Le Niruktasamuccaya, traité d’exégèse védique traditionnelle attribué à Vararuci

Details

Supervisors

Vielle, Christophe ; Kulikov, Leonid

Faculty

Faculté de philosophie, arts et lettres

Degree label

Master [120] en langues et lettres anciennes, orientation orientales, à finalité approfondie

Abstract

Parmi les différents ouvrages anciens d’exégèse védique, du Nirukta de Yāska aux commentaires « classiques » dont Sāyaṇa clôt la tradition, le Niruktasamuccaya est passé inaperçu jusqu’à ce jour, malgré ses deux éditions indépendantes. Le présent mémoire introduit d’abord le contexte de l’ouvrage : son auteur et sa possible époque de composition. Il montre ensuite son importance en tant que témoin d’une tradition d’interprétation du sens du texte védique vivante et productive : l’école des nairuktas ou du nirvacana, c’est-à-dire celle d’une exégèse s’attachant à une élucidation du sens des mantras du Véda en expliquant ses mots-clés par « dérivation sémantique » (nir-vacana, qui n’est pas l’« étymologie » au sens moderne du terme), dont le Nirukta de Yāska constitue la fondation et dont l’existence est surtout attestée par les commentaires sur ce dernier. Il présente les principes fondamentaux de cette école qui sont visibles dans le Niruktasamuccaya, et introduit brièvement l’œuvre exégétique de Skandasvāmin avec laquelle le lien est aussi notoire. Le cœur de ce travail se divise en deux. Premièrement, un essai d’édition critique de la première partie (kalpa) du Niruktasamuccaya, sur base des deux éditions existantes, et une traduction en français du texte, qui est avant tout un moyen de rendre plus accessible son contenu assez technique. Deuxièmement, la mise en parallèle détaillée de nombreux passages du présent texte avec le commentaire attribué à Skandasvāmin et Maheśvara sur le Nirukta, ainsi qu’avec le commentaire de Skandasvāmin sur le Ṛgveda. Enfin, l’on évalue d’une part la mesure dans laquelle ce texte applique les principes du nirvacana et se base sur l’œuvre de Yāska, et l’on résume d’autre part ce qu’impliquent les proximités observées entre ces trois auteurs (en termes de chronologie relative).