Catherine CoqueletJuzen, FrançoisFrançoisJuzen2025-05-142025-05-142025-05-142023https://hdl.handle.net/2078.2/36728En Gaule septentrionale, la forme la plus développée des établissements ruraux était la villa, construite en matériaux pérennes et très prisée par l’aristocratie. Le territoire central et méridional de la cité des Tongres, situé dans cette région, rencontre, entre le milieu du Ier et le IIe siècle apr. J.-C., une occupation dense d’établissements ruraux (villae) tournés essentiellement vers l’agriculture et l’élevage, grâce à l’exploitation des terres fertiles, limoneuses et lœssiques des larges plateaux du Condroz et de la Hesbaye . Les villae dominent à la fois le paysage et la vie socio-économique autour du bassin mosan et de la voie Bavay-Cologne. L’implantation de ces villae, à proximité de voies terrestres et fluviales a permis de riches échanges commerciaux avec les autres établissements de la cité des Tongres, les cités voisines et même le reste de l’Empire. L’essor économique a incité les propriétaires de ces villae à décorer les intérieurs, notamment par une ornementation en pierre à caractère ostentatoire et en enduits peints. Le site Saint-Lambert (Liège, Belgique) s’est avéré être un endroit idéal pour l’établissement et le développement d’une villa gallo-romaine à la fin du Ier siècle apr. J.-C. Situé en cité des Tongres, cet édifice gallo-romain est implanté dans la plaine du sillon mosan, une profonde tranchée fluviale qui traverse les plateaux du Condroz et de la Hesbaye . La villa se retrouve ainsi au cœur d’un vaste réseau de communications terrestre et fluvial, constitué des chaussées de Bavay-Cologne et de Metz-Arlon-Tongres, ainsi que de la Meuse, source d’échanges commerciaux importants . La villa a été érigée sur la rive gauche de la Meuse, à hauteur d’un large méandre et en aval des confluences de l’Ourthe et de la Vesdre. Elle occupait le versant nord d’une petite colline, appelée le Publémont, s’orientant sur un axe de symétrie assez précis, par rapport à la vallée mosane et offrant ainsi une vue dégagée. La villa a connu ensuite diverses périodes d’occupation jusqu’à son effacement sous une cathédrale ottonienne au Moyen Age. Ses vestiges ont été découverts par Paul Lohest lors de travaux urbains en 1907 et lors de fouilles postérieures. Ces campagnes ont permis de mieux appréhender l’importance du site, malgré le nombre limité de vestiges trouvés. De plus, les occupations successives du site, tout au long de l’histoire de la place Saint-Lambert ont fortement perturbé et remanié les couches stratigraphiques, ne rendant qu’une image fragmentaire de son aménagement. La fonction des différentes pièces de la villa, sommairement délimitées, n’a pu faire l’objet que de conjonctures. À ce jour, 1619 fragments de pierre ornementale ont été découverts, lors des nombreuses campagnes de fouilles effectuées sur le site. Le contexte complexe lié aux perturbations évoquées n’a pas permis d’établir une vision claire des aménagements ornementaux mis en œuvre dans l’espace de la villa. Serait-il possible d’apporter un éclairage sur l’agencement du décor de la villa, sur la base de ces 1619 fragments découverts ? Quelle était leur provenance ? Leurs caractéristiques physiques ? Leur technique de mise en œuvre ? L’emplacement documenté, lors de leur découverte, permettait-il de les rattacher à un espace approprié ? L’inventaire et l’analyse détaillée de ces fragments vont tenter d’apporter certains éléments de réponse à ces questions multiples à propos d’un patrimoine important, témoin de l’essor du site de la place Saint-Lambert sous l’Empire romain.AntiquitéLiègeCité des TongresvillaGris des Ardennesmarbresprovenancecarrièrescatégories décorativesrecyclageLes pierres ornementales de la villa de la place Saint-Lambert à Liège : provenance, mise en œuvre et recyclage des matériauxtext::thesis::master thesisthesis:43106