Hambye, PhilippeBaudry, JulienJulienBaudry2025-05-142025-05-142025-05-142018https://hdl.handle.net/2078.2/5503Le concept de fautes est souvent lié à la norme standardisée d’une langue. L’Institut d’Estudis Catalans, qui détermine le bon usage en catalan, a adopté une approche pour le moins singulière en ce qui concerne les hispanismes. En effet, certains ont été admis dans l’usage normatif alors que d’autres en demeurent exclus. Or, la Catalogne est un laboratoire linguistique particulièrement intéressant. Ses locuteurs sont bilingues et utilisent, avec un degré de maitrise pouvant varier, aussi bien le catalan que le castillan. Ces langues à la parenté proche ont généré beaucoup d’interférences. Mais le contact linguistique est-il suffisant pour expliquer les motifs qui poussent les Catalans à colorer leur langue d’hispanismes ? Quelle connaissance de la norme standardisée ont-ils ? Quelles attitudes et représentations sont liées aux hispanismes ? Pour répondre à ces questions, le parti pris a été celui de l’enquête sociolinguistique. En soumettant des faits de langue extraits de Twitter à un échantillon de trente Catalans, le premier but poursuivi était de mesurer leur connaissance de la norme prodiguée par l’Institut d’Estudis Catalans. Il s’agissait deuxièmement d’observer si ces faits de langues étaient perçus comme fréquents ou plutôt rares. Enfin, le second volet de l’enquête, toujours basé sur des faits de langue extraits de Twitter, visait à faire ressortir les facteurs motivant l’utilisation ou l’évitement de quelques hispanismes choisis. C’est ainsi que quinze hommes et quinze femmes originaires de l’aire dialectale du catalan central ont été interrogés sur leurs attitudes et représentations linguistiques. Le questionnaire a mis en évidence une assez bonne connaissance de la norme standardisée, que ce soit par les locuteurs majoritairement « catalanophones » ou « castillanophones ». Tandis que les hispanismes lexicaux peuvent difficilement être qualifiés de mauvais aloi, certaines tournures morphosyntaxiques étudiées sont davantage stigmatisées que d’autres. Il semblerait que divers facteurs, tels que l’âge et la langue prédominante du locuteur, ou encore la fréquence du fait de langue et la pression normative, aient une incidence sur la perception des hispanismes. Il ne faut certes pas sous-estimer le pouvoir des politiques linguistiques, et incidemment, de l’enseignement, sur la manière de parler des Catalans, mais c’est le facteur de distinction qui pourrait surtout expliquer une tendance relativement marquée à éviter les hispanismes.catalanhispanismesinterférencessociolinguistiquecontact linguistiquenorme standardiséeattitudes linguistiquesreprésentations linguistiquesenquête“Bueno, tinc que utilitzar menys barbarismes” : une étude sociolinguistique des hispanismes qui colorent la langue catalanetext::thesis::master thesisthesis:14977