den Heijer, JohannesLegrand, VincentDeconinck, LéonoreLéonoreDeconinck2025-05-142025-05-142025-05-142020https://hdl.handle.net/2078.2/17621Lorsqu’en 1970, le Sultan Qābūs renversa son père, il souhaitait transformer le territoire qu’il avait en main en un État centralisateur et une nation solide. Pour ce faire, les légitimités tribalo-dynastiques basculèrent en un autoritarisme sans partage à l’aspect paternaliste. Pour bâtir au plus vite son projet et asseoir sa légitimité, Qābūs devait contrebalancer les divisions sociales et politiques qui agitaient le pays afin que son autorité, la seule valide, garantisse une nouvelle identité collective qui engloberait les divers groupes ethnolinguistiques répartis sur le territoire omanais. Dans cette démarche, Qābūs a pu s’appuyer sur la rente pétrolière s’inscrivant, dès lors, dans le mouvement développementiste que connurent les États arabes producteurs de pétrole à la suite du choc pétrolier de 1973. La rente pétrolière a servi, outre le financement d’un véritable État-providence, la création d’une identité nationale omanaise. En effet, le Sultan Qābūs mit en place une politique de transformation rapprochant les bédouins de l’intérieur du pays et les hommes de la côte pour en faire des citoyens égaux, fiers de leur pays et de leur histoire. Dans cette perspective, le Sultan se lança dans un projet de restauration à grande échelle du patrimoine afin d’enchâsser son pouvoir et l'État-nation dans le cadre défini d’une « tradition officielle » qui aurait su donner au peuple réuni l’authenticité nécessaire. N’hésitant pas, pour ce faire, à mobiliser les plus grands mythes comme celui de Sindbad le Marin. Le Sultan invita ainsi tout un peuple à s’engager à pas rapides dans un processus de modernisation mais, cinquante ans plus tard, Oman se heurte à ses propres limites et aux conséquences difficiles de la situation économique mondiale. La disparition récente du Sultan, considéré comme le « père de la nation », permet d’établir un premier bilan des résultats et de s’interroger sur l’avenir. L’« omanité » est-elle suffisamment ancrée au sein de la société pour résister aux défis économiques et sociaux que les citoyens vont être amenés à affronter parfois avec une certaine flexibilité pour s’ajuster à une évolution ?Sultanat d'OmanSultan QābūsState-BuildingNation-BuildingIbadismeOmanisationAutoritarismePaternalismeSindbad le MarinLe Sultanat d'Oman : fondation d'un État-nation moderne sous la houlette du Sultan Qābūstext::thesis::master thesisthesis:23852