den Heijer, JohannesJennequin, ArthurArthurJennequin2025-05-142025-05-142025-05-142020https://hdl.handle.net/2078.2/23433Concrètement, ce mémoire s’articule en quatre chapitres. Le premier entend suivre les étapes de ma réflexion personnelle sur al-Ğāhiliyya. Il sera principalement consacré à la déconstruction de ce concept. Je débuterai par une critique de la sa signification dans son acception la plus commune, qui le réduit à quelques stéréotypes négatifs répondant à des impératifs apologétiques. Mon but est de revenir sur les prénotions et les biais qui ont trop longtemps cadenassé notre compréhension de la Ğāhiliyya. Dans ce chapitre, je me concentrerai sur la relation entre ce concept et le passé préislamique en exposant l’ampleur du hiatus séparant les informations rapportées par la tradition et des données empiriques récoltées dans la péninsule arabique. Je m’emploierai aussi à dépasser la lecture monolithique de la Ğāhiliyya en montrant l’existence de discours islamiques médiévaux plus nuancés. Le second chapitre de ce mémoire prendra prétexte d’un examen des sources dont nous disposons sur ce concept pour souligner l’existence d’une pléthore de discours islamiques sur la Ğāhiliyya. Je tenterai également de comprendre pourquoi un intérêt pour le passé préislamique a été en mesure de se développer dès le IIe/VIIIe siècle. Je montrerai comment ces derniers oscillaient entre des appréciations très négatives, mais aussi des connotations particulièrement positives. Je conclurai ce chapitre en mettant en exergue la coexistence de lectures variées, parfois concurrentes, qui prétendaient fournir le cadre d’interprétation le plus appropriée pour appréhender le sens conféré à la Ğāhiliyya. Le troisième et dernier chapitre sera consacré à une étude des caractéristiques morphologiques et sémantiques de ce concept, ainsi qu’à une analyse de l’évolution de ses définitions et de ses trajectoires chronologiques. Ensuite, j’introduirai le concept de mémoire culturelle afin de mieux comprendre pourquoi la Ğāhiliyya a fait l’objet de nombreuses réadaptations au cours de son histoire. Je m’intéresserai aux agents culturels de la mémoire impliqués dans le processus de transmission de ce concept. Finalement, j’insisterai sur la puissance symbolique d’al-Ğāhiliyya. J’exposerai la manière dont cette dernière a pu être instrumentalisée comme une arme discursive, notamment pour neutraliser le mouvement des Qarāmiṭa aux IIIe/IXe et IVe/Xe siècles.ĞāhiliyyaMémoire culturelleArabitéBédouinitéTransmission de savoirsIslamAl-Ğāhiliyya à la lumière du concept de mémoire culturelle : Ce que la Ğāhiliyya nous révèle des sociétés islamiques classiquestext::thesis::master thesisthesis:27550