De Coninck, BertrandGodeau, MarieMarieGodeau2025-05-142025-05-142025-05-142017https://hdl.handle.net/2078.2/8453Le progrès médical et technologique permet aujourd’hui à de plus en plus de patients cérébro-lésés de survivre. Si certains patients se rétablissent rapidement, d’autres peuvent présenter divers états de conscience altérée. Face à une victime présentant une perte ou une altération de la conscience, médecins comme juristes se trouvent souvent démunis. En effet, le juriste confronté à l’indemnisation du préjudice extrapatrimonial d’une victime privée partiellement ou totalement de sa conscience voit surgir de nombreuses questions : la conscience constitue-t-elle une condition de l’existence du préjudice extrapatrimonial de la victime ? Peut-on octroyer une compensation financière à une victime qui n’a peut-être pas conscience de son préjudice et qui ne souffre peut-être pas moralement et physiquement ? Comment pourrait-on évaluer un tel préjudice ? La conscience doit-elle constituer une condition de la réparation ? Quel sens cela a-t-il d’octroyer une indemnisation à une victime privée de conscience et donc incapable d’en profiter personnellement ? Ces questions sont d’autant plus complexes que l’état de la science médicale ne permet pas encore à ce jour d’évaluer directement la conscience, et que par conséquent, le pronostic et le diagnostic sont toujours hasardeux et incertains. La conscience reste aujourd’hui encore un mystère, et le médecin interrogé par le juriste ne peut jamais affirmer avec certitude que la victime est totalement privée de conscience, qu’elle ne souffre pas et qu’elle n’a pas conscience de son état. Cette problématique véhicule également des questions éthiques complexes : peut-on indemniser moins généreusement une victime totalement privée de conscience qu'une victime moins gravement atteinte dans son intégrité physico-psychique ? Est-il juste de faire bénéficier le défendeur d’une situation dont il est lui-même le plus souvent responsable ? Afin d’aborder au mieux cette problématique délicate, nous émettrons dans la première partie de cette contribution quelques considérations liminaires concernant le droit de la réparation et la conscience. Ceci nous permettra d’aborder la question de l’indemnisation du préjudice extrapatrimonial des victimes privées totalement ou partiellement de conscience avec davantage de précision et de clarté, et d’apporter un éclairage nouveau sur cette épineuse problématique dans la seconde partie de notre étude. Seront ainsi abordées: la question de la reconnaissance du préjudice extrapatrimonial des victimes privées de conscience, la question de l'évaluation d'un tel préjudice, et enfin, la question de la finalité de l'indemnisation de celui-ci.consciencedroit de la réparationdommage corporelpréjudice extrapatrimonialL'indemnisation du préjudice extrapatrimonial des victimes privées de conscience ou dont la conscience est altéréetext::thesis::master thesisthesis:12399