Bragard, AnneLeybaert, JacquelineLefrancq, MathildeMathildeLefrancq2025-05-142025-05-142025-05-142017https://hdl.handle.net/2078.2/11781La perception de la parole est multimodale. Que ce soit chez les individus sourds ou entendants, elle implique l’audition, la lecture labiale ainsi que les aspects non-verbaux. Elle implique également la Langue française Parlée Complétée pour ceux qui l’utilisent comme aide à la communication chez les individus sourds. L’effet McGurk montre également que la lecture labiale joue un rôle essentiel et incoercible dans la perception de la parole (e.g : audio /pa/ + lèvres /ka/ = perception de fusion illusoire /ta/). Lorsqu’un stimulus McGurk est précédé d’un contexte audio-visuel incohérent, les informations audio-visuelles se délient et l’effet McGurk ne se produit pas. Il existerait donc une phase de « liage » préalable à celle de la « fusion », où le cerveau examinerait à chaque instant la congruence des signaux multisensorielles pour déterminer s’il va privilégier l’information portée par un signal plutôt qu’un autre (déliage) ou les deux conjointement (liage) et s’adapterait sans cesse. Le liage est un phénomène découvert récemment (2012) donc encore peu connu et investigué. Des études plus récentes ont tenté de préciser les modèles perceptifs de la parole multimodale lèvres-main-son en étudiant le phénomène du liage. Dans le cadre de ce mémoire, nous avons tenté de comparer et de caractériser l’intégration lèvres-main-son dans la perception de la parole en étudiant le phénomène du liage. Pour ce faire, nous avons comparé la perception de syllabes chez des jeunes adultes sourds implantés ayant la LPC comme aide à la communication, à celle de jeunes adultes normo-entendants pratiquant la LPC. Le liage étant mesuré grâce à l’effet McGurk et le taux de réponses de fusion /ta/ fourni, l’expérimentation consistait à présenter des contextes avec LPC incohérents avant la présentation d’un stimulus McGurk. Nous avons postulé trois hypothèses. La première est que pour les contextes congruents le patron de réponse est différent entre le groupe Sourd et le groupe Entendant. La seconde hypothèse stipule qu’un déliage des informations audio-visuelles se produit lorsque la cible est précédée d’un contexte incongruent. La troisième hypothèse se rapporte au poids de la LPC chez le groupe Sourd en fonction du niveau de décodage. Nous n’avons pas pu observer de déliage des informations audio-visuelles lorsque la cible McGurk est précédée d’un contexte incohérent. Toutefois, nous avons constaté que le groupe Entendant et Sourd ne présentent pas les mêmes patterns de réponses et que parmi le groupe Sourd, ceux qui présentent de meilleures performances en décodage de la LPC accordent plus de poids à cet indice manuel. Le phénomène du liage, en particulier dans la population sourde, est donc encore peu investigué. L’idée de répliquer ce design expérimental en adaptant les facteurs qui ont rendu nos résultats peu concluants pourrait mener à découvrir de nouvelles variables à prendre en compte lors du diagnostic et de la prise en charge chez les individus sourds implantés ainsi qu’à préciser le modèle architectural de la perception lèvres-main-son.SurditéLPCLiageImplants cochléairesEtude du liage dans l'intégration lèvres-main-son de la parole chez des jeunes adultes sourds implantés cochléaires : étude comparative réalisée chez des jeunes adultes sourds implantés cochléaires et des jeunes adultes normo-entendants pratiquant la Langue française Parlée Complétéetext::thesis::master thesisthesis:10988