LAURENT, PIERRE-JOSEPHMAZZOCCHETTI, JACINTHENzonga Cikuru, Marie NoëlMarie NoëlNzonga Cikuru2025-05-142025-05-142025-05-142017https://hdl.handle.net/2078.2/5646Résumé Donner une voix au mal subi, des mots justes aux maux, afin de casser le règne du silence et de l’inimitié, tel est l’objectif de ce travail qui, à travers un regard anthropologique essaye d’explorer le mal, d’abord sous l’angle du viol dans un contexte de guerre à l’Est de la RDC, et ensuite dans la perspective de la violence tout court. Le viol est vu dans un cadre plus général d’oppression qui traverse les temps et les cultures en exploitant la Pensée de la différence et celle des hiérarchies, développées par Françoise Héritier. Celles-ci sont renforcées par la notion de domination, qui selon Bourdieu, fait passer comme naturel et normal, ce qui dans le monde social est objectivé, incorporé dans les habitus, au point de finir par fonctionner comme principe universel, comme des « structures structurées et structurantes », catégorisant ainsi les perceptions, les pensées et les actions. Ici se décèle la genèse d’un fourvoiement dans les rapports entre l’homme et la femme et qui ne trouve aucun fondement « naturel » ni dans l’homme ni dans la femme, mais plutôt dans la peur du mystère, un mystère que constitue la femme pour l’homme, à travers sa « capacité exorbitante » d’enfanter pour les deux, avec tout ce que cela entraîne de mutations et manifestations physiques, qui échappent à la compréhension de son partenaire dans l'humanité. Mais, étant donné que les progrès de la raison sont lents et les racines des préjugés, très profondes, on ne détruit donc pas si facilement, ce qui a été profondément reçu et incorporé à travers les âges. C’est pourquoi, un mouvement inverse s’impose, dans la patience. Le chemin de retour est proposé par la relation, parce qu’ils sont relation, l’homme et la femme. Il s’agit d’un dépassement qui se pose comme « origine du futur », selon une belle expression d’Achille Mbembe. Mais pour en arriver là, il faut que soit mis en œuvre cette spécificité de l’humain qu’est la parole. La parole qui traduit ensemble la connaissance et le pouvoir, afin de ne pas risquer de tuer et de mourir par l’ignorance. Elle met un terme au cycle des secrets pathogènes : par le fait même de ‘dire’ le mal subi, la parole ouvre aussi à la réconciliation et à la guérison. Mots clés.Homme-femme – Mal – Mots – Secrets – Violence.LES MOTS DES MAUX QUAND LE REGNE DU SILENCE SE DEFAIT.
UN REGARD ANTHROPOLOGIQUE
SUR LE PHENOMENE DES ‘VIOLS’ A L’EST DE LA RDCtext::thesis::master thesisthesis:12615