Masquelier, EtienneLiesse FabiennePoriau, RomaneRomanePoriau2025-05-142025-05-142025-05-142024https://hdl.handle.net/2078.2/39118Actuellement, les hôpitaux belges ont beaucoup de mal à recruter. La pénurie d’infirmières contraint les différentes structures du pays à se montrer créatives et innovantes pour se démarquer sur le marché du travail. Si la semaine de 4 jours et le télétravail semblent s’installer dans un grand nombre d’entreprises, le travail infirmier est lui, très limité en terme d’adaptation d’horaire. Les journées de travail en 12 heures séduisent et pourraient bien répondre à une demande de la part de nombreux travailleurs pour qui ce système leur permettrait de dégager du temps libre. D’autres, voient en ces longues journées de travail, de la fatigue et des conséquences sur le corps. Encore minoritaire en Belgique, le travail infirmier en 12 heures est déjà bien installé aux Etats-Unis et dans divers pays européens, notamment en France. Afin de mieux comprendre les conséquences du travail en 12 heures sur les infirmiers et sur leur santé, nous avons interrogé des infirmiers belges et français travaillant en structure hospitalière via un questionnaire en ligne de 43 questions fermées. Au total, nous avons analysé les réponses de 212 répondants. En ce qui concerne l’organisation et la vie interne des services, nos résultats nous ont appris que 9,1% des travailleurs en 12 heures sont très insatisfaits de la durée et de la qualité des transmissions, contre seulement 0,7% des travailleurs en 8 heures. Les répondants travaillant en 12 heures sont également moins nombreux à être très satisfaits de l’entraide au sein de leur équipe par rapport aux travailleurs en 8 heures. (15,9% en 12 heures et 31,1% en 12 heures). Nous avons également découvert que nos répondants travaillant en 12 heures ressentaient moins le sentiment de fierté à la fin d’une journée de travail que ceux qui travaillent en 8 heures. Ils sont 11,4% à affirmer n’être soit jamais, soit rarement fiers de leur travail accompli sur la journée contre seulement 1,3% des infirmiers qui travaillent en 8 heures. Parmi les répondants qui travaillent en 8 heures, ils sont 44,4% à estimer que leurs horaires leur laissent suffisamment de temps pour leurs loisirs. Ce chiffre grimpe à 77,3% chez les infirmières qui travaillent en 12 heures. Néanmoins, ce temps libre n’est pas réinvesti par les infirmières dans les activités sportives, comme on pourrait le croire. Aussi, notre enquête a pu révéler que les infirmières qui travaillent en 12 heures fument plus (31,8%) que leurs collègues qui travaillent en 8 heures (13,2%). Nous avons pu constater que les infirmiers qui travaillent en 12 heures souhaitent moins changer de système d’horaire que ceux qui travaillent en 8 heures et que la demande actuelle des infirmières tend vers le travail en 12 heures. Toutefois, ce désir de changement de système horaire n’est pas inconditionnel et ne dépasse pas l’intérêt que les infirmières peuvent avoir pour un service qui leur plaît. La mise en place d’un plus grand nombre de postes en 12 heures pourrait effectivement être un atout dans le recrutement du personnel infirmier. Si les hôpitaux décident de franchir le pas, il faudra le faire en gardant à l’esprit que ce système d’horaire n’est pas sans conséquence sur nos infirmières, sur l’organisation et sur la dynamique des services hospitaliers. Une attention particulière aux heures supplémentaires devra également être apportée.INFIRMIÈRESHORAIRES12 HEURESTRAVAILL'impact du travail en 12 heures sur nos infirmières et sur leur santétext::thesis::master thesisthesis:46733