Streitberger, AlexanderDuchâtelet, Pierre-PhilippePierre-PhilippeDuchâtelet2025-05-142025-05-142025-05-142019https://hdl.handle.net/2078.2/13171Le dispositif de téléchirurgie da Vinci est un système de chirurgie assistée par robot développé par la firme américaine Intuitive Surgical. Le da Vinci se présente comme un ensemble d’éléments de haute-technologie, tous interconnectés, qui reconfigurent la situation de l’opération chirurgicale en permettant à la fois de porter des actions à distance sur les tissus biologiques du corps d’un patient et de visualiser ces actions en temps réel. Si nous abordons ce dispositif d’un point de vue diachronique, il nous paraît assez rapidement qu’il émerge d’un long processus d’hybridation se situant à l’intersection des technologies de représentation et des technologies de communication en temps réel : bras manipulateurs, réseaux de télécommunication, imagerie médicale, simulation tridimensionnelle, réalité augmentée, télérobotique, etc. En situant notre travail dans le champ transdisciplinaire des études en culture visuelle, nous examinons le fonctionnement de ce système, à la fois comme dispositif de vision et comme image. Le cadre théorique de notre analyse se fonde principalement sur l’Anthropologie de l’image de Hans Belting pour considérer la notion d’image en tant qu’entité d’un système relationnel triangulaire, la reliant au médium et au corps ; corps du chirurgien et corps du patient. Notre analyse porte sur deux aspects du système en relation à la télérobotique et à la réalité augmentée. À travers l’étude de la représentation médiatique d’une controverse (prenant pour point de départ l’apparition d’une suite d’accidents graves survenus lors d’opérations assistées par le « robot » da Vinci), nous examinons d’une part  comment le dispositif technique se substitue au chirurgien dans l’imaginaire collectif, par l’intermédiaire de la figure du robot et, d’autre part , quel est le tissu d’intentionnalités réelles et supposées inférées à l’artefact en tant qu’image. Dans la deuxième partie de notre étude, nous explorons comment, parallèlement au déploiement progressif d’une vision mécaniste du corps, la chirurgie fut progressivement réhabilitée en tant que pratique médicale à partir de la Renaissance. L’imaginaire de l’Homme-machine habite toujours les représentations sociales connexes à la discipline. Et dans la boîte à outils des chirurgiens, les instruments d’exploration du corps occupent bonne place au côté des pinces et bistouris. Développant la différence entre l’idée que l’on se fait du chirurgien comme clinicien en contact direct avec le corps du patient et le chirurgien qui opère à distance de ce corps, nous approchons le concept de distance en rapport au dispositif. Nous proposons de considérer la notion de téléprésence comme ce par quoi se désigne une contradiction dialectique entre la « présence » et « l’absence » propre au fonctionnement intrinsèque des images que désigne cette formulation de Hans Belting de « la présence d’une absence ». Suivant ce développement, nous considérons aussi que les technologies de la télécommunication, « images-instruments », pour reprendre la notion de Lev Manovich, démultiplient le pouvoir du chirurgien sur les corps, en permettant un contrôle et une manipulation de la réalité physique, à distance et en temps réel. Enfin, à travers une observation des techniques d’imagerie médicale computationnelle, nous abordons la question du « clone numérique du patient », défini comme un agrégat de données combinées à des algorithmes développés pour simuler l’anatomie et la physiologie d’un certain nombre d’organes et de tissus du corps humain.cultures visuellesvisual studiesanthropologie des imagesiconologieimagetéléchirurgieLe robot da Vinci. Analyse d’un dispositif de téléchirurgietext::thesis::master thesisthesis:21585