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Types d’incidents critiques vécus par les stagiaires médecins : Quelle place pour la mort et les émotions ?
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- Que vit au juste un stagiaire médecin durant ses stages ? Par quels types de situations cliniques est-il troublé ? Quelles sont les répercussions de ces premières expériences sur le vécu émotionnel du stagiaire ? Mais aussi, quelle place y occupe la question de la mort ? Le stagiaire y accorde-t-il beaucoup d’intérêt ? Enfin, son vécu émotionnel est-il différent selon qu’il fasse référence, ou non, à la mort ? Voici différentes questions auxquelles cette étude cherche à répondre. Pour ce faire, l’analyse qualitative exploratoire de 156 rapports écrits d’incidents critiques fût réalisée. Ces récits furent produits par des étudiants en troisième année de master en médecine. Les stagiaires médecins sont amenés à rencontrer, durant leurs stages, des situations cliniques marquantes, mais aussi confrontantes et poignantes émotionnellement. Ces situations critiques peuvent être source de souffrance psychologique. Parmi ces situations problématiques, celles d’ordre relationnel entre soignants et patients (ou entre soignants) semblent les plus récurrentes. Les stagiaires sont interpellés par différents aspects estimés défaillants dans la relation qu’ils observent ou dont ils sont acteurs. Le plus fréquemment, il s’agit d’une communication estimée inadéquate entre les protagonistes. Parfois aussi, c’est l’attitude du soignant elle-même qui fait défaut. Les situations de refus de soins sont également relevées comme des sources de difficultés pour les stagiaires. Cela peut éveiller en eux un sentiment de faute ou encore d’impuissance, mais aussi la crainte que ce refus porte préjudice au pronostic vital du patient. La question de la vie et de la mort occupe d’ailleurs une place importante dans le vécu des stagiaires. La majorité d’entre eux y fait référence, selon des degrés d’implication variés. Et ce, même lorsque la mort n’est pas rencontrée directement. Malgré cette importance retrouvée pour cette question de la mort, il n’y a pas de différence marquante en termes de vécu émotionnel partagé selon que la mort soit présente ou non dans les récits des stagiaires. En outre, très peu d’expressions relatives au vécu émotionnel ont été relevées dans l’ensemble des récits analysés. Enfin, l’ensemble des résultats soulève une observation importante. La question de la mort ne semble pas concomitante avec les situations de problèmes relationnels, mais bien avec des situations confrontant le stagiaire à une certaine solitude face au patient. Il y aurait d’une part une difficulté d’empathie, et d’autre part une difficulté de gestion de sa propre souffrance.