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Fréquentations et comportements des mammifères aux points d'eau en saison sèche, Parc National du Niokolo-Koba, Sénégal

(2025)

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La crise de biodiversité en Afrique de l’Ouest, marquée par la fragmentation des habitats, la conversion en terres agricoles et la chasse à la viande de brousse, souligne l’importance d’une meilleure connaissance de cette biodiversité pour mieux la protéger. Cette étude examine les fréquentations et comportements des mammifères à quatre points d’eau du Parc National du Niokolo Koba, au Sénégal (le Lycaon, le Marigot, la Mare Éric et la Mare aux Buffles). Ces points d’eau naturels sont maintenus en saison sèche par le Niokolodge, un écolodge situé aux abords du fleuve Gambie. Entre le 20 février et le 27 avril 2024, environ 200 heures d’affût ont permis de recenser les mammifères présents aux points d'eau, leur nombre et leurs comportements. En complément, 11 pièges photographiques fonctionnant en continu pour un total de 75 jours ont permis d'enrichir une base de données de 776 observations avec 1 444 détections. Au total, 22 espèces de mammifères ont été identifiées, dont le guib harnaché, le phacochère, le babouin de Guinée et le céphalophe à flancs roux, observés plus fréquemment. Les analyses révèlent des différences significatives de fréquentation entre les points d’eau : le Lycaon, le plus petit, est le moins fréquenté, tandis que la Mare aux Buffles, le plus grand, est le plus actif. Les babouins de Guinée et les patas passent le plus de temps aux points d’eau, alors que la plupart des espèces restent moins de dix minutes. La taille des groupes est généralement plus importante aux grands points d’eau, avec des variations saisonnières, notamment en ce qui concerne l’indépendance des jeunes ourébis et les naissances chez les phacochères. Enfin, les tendances horaires montrent un pic d’activité autour de midi pour la majorité des espèces, bien que certaines, actives jour et nuit, privilégient la fin de journée. Ces résultats, obtenus via R et des outils statistiques tels que l’analyse en composantes principales, ont été vulgarisés sous forme de posters à destination des visiteurs du Niokolodge, l’écotourisme jouant un rôle dans la préservation de la biodiversité.