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Que font les enseignants lorsqu'ils collaborent ? Enquête sur le travail en équipe et la division du travail dans l'enseignement secondaire professionnel spécialisé
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- L’enseignement secondaire en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), déjà impacté par les effets d’une massification du public scolaire, doit maintenant inclure les modifications amenées par la réforme Pacte pour un Enseignement d’excellence dans les pratiques éducatives. Les enseignants sont ainsi amenés non seulement à partager le territoire de leur classe avec d’autres professionnels mais également enjoints à collaborer. A travers l’expérience de huit professeurs de l’enseignement secondaire professionnel spécialisé de forme 3 en FWB, ce mémoire a pour objectif de comprendre ce que sont les tâches collaboratives et de la division du travail éducatif, de saisir ce que cela leur apporte dans leurs vécus et pratiques professionnelles et de voir dans quelle mesure les enseignants considèrent les tâches éducatives comme faisant partie de la collaboration. Nous avons pu relever que les enseignants du secondaire professionnel spécialisé effectuent un nombre important de tâches périphériques à la classe : la collaboration avec leurs collègues, la construction d’un parcours scolaire spécifique pour chaque élève (via notamment les temps prévus pour la construction des objectifs PIA) ainsi que la participation au bien-être des élèves et au bon fonctionnement de leur établissement (via la prise en charge de tâches éducatives comme les surveillances de récréations ou de l’étude). La façon dont le chef d’établissement va jouer son rôle de modérateur entre les prescrits et l’établissement (Lessard et al., 2009) ainsi que sa manière d’instaurer une dynamique collaborative, relationnelle et matérielle positive va conduire les enseignants à augmenter les types d’objets de la collaboration ainsi que l’envergure des projets qu’ils vont mener. Toutefois, la direction doit pouvoir jongler habillement entre la relative liberté prise par les enseignants et amenée par le flou décrétal de 2004 au sujet de la comptabilisation des heures de travail en équipe et la logique de reddition des comptes mises en place par les politiques actuelles. Les temps et les outils de la collaboration et de la division du travail éducatif produisent des effets plus ou moins importants en fonction de la dynamique installée dans l’établissement : le développement des liens sociaux au sein de l’équipe éducative et avec les élèves ainsi que les échanges de compétences et d’idées qui permettent aux enseignants de développer leurs compétences, leur sentiment de compétence ainsi que leur degré de certitudes dans les actions. Plus adéquats dans leurs pratiques pédagogiques, collaboratives et relationnelles, les enseignants replacent l’élève au centre des apprentissages ce qui impacte le bien-être de ce dernier. L’établissement en retire également des bénéfices car il y règne un climat de bien-être et de sécurité tant pour les élèves que pour l’équipe éducative. Enfin, dans un établissement possédant une culture collaborative forte, collaboration et division du travail éducatif se confondent pour ne faire plus qu’un : collaborer !