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Actualisations de l'être féérique dans la chanson de geste

(2021)

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Actualisations de l’être féérique dans la chanson de geste, tel est le sujet auquel est consacré notre travail. L’intitulé est concis mais particulièrement éclairant sur la démarche poursuivie. La littérature narrative médiévale a largement exploité le personnage de la fée. Les genres du roman et du lai sont sans doute ceux dans lesquels la femme surnaturelle fut le plus illustrée. La recherche scientifique s’est d’ailleurs déjà largement penchée sur le sujet. En revanche, l’utilisation de la fée dans la chanson de geste n’a pas fait couler autant d’encre, notamment parce que la critique contemporaine a longtemps méprisé l’ouverture progressive du genre au registre merveilleux, trop éloigné de la thématique épique guerrière qui définissait les premières compositions des trouvères. Les chercheurs délaissaient donc les chansons tardives parmi lesquelles le personnage de la fée était davantage mis en scène. Aujourd’hui, ces textes sont observés avec une attention nouvelle. La matière merveilleuse épique est ainsi reconnue et analysée. Le personnage de la fée n’a toutefois pas encore été étudié pour lui-même, dans toutes ses spécificités, comme peuvent l’être les fées des lais ou des romans médiévaux. C’est là tout l’enjeu de notre mémoire. Nous poursuivons l’objectif d’analyser le traitement réservé par les trouvères au personnage de la fée, et ce par l’observation des divers aspects qui la constituent. À l’appui d’extraits (principalement issus d’un corpus tardif), nous étudierons ainsi l’aspect physique des êtres féériques (masculins et féminins), leurs croyances et valeurs, leur rapport aux autres personnages et leurs rôles dans le récit. Par ailleurs, même si la veine proprement guerrière de la chanson de geste tend à s’atténuer au fil des siècles, elle demeure présente. L’opposition entre paganisme sarrasin et christianisme occidental reste une des thématiques de prédilection des trouvères. Nous chercherons donc à comprendre en quoi le personnage de la fée sert l’esthétique épique et, plus précisément, comment il se positionne dans ce conflit permanent entre Sarrasins et Chrétiens.