Investigation du lien entre les capacités d'imagerie mentale visuelle et les compétences arithmétiques chez les enfants tout-venant

Details

Supervisors

Bouilliez, Sophie ; Crollen, Virginie

Faculty

Faculté de psychologie, logopédie, sexologie et des sciences de la famille

Degree label

Master [120] en logopédie, à finalité spécialisée

Abstract

Dans le domaine de la cognition numérique, un nombre important d’études a rapporté des résultats prometteurs quant à une relation positive voire causale entre les capacités spatiales, en particulier la rotation mentale, et la résolution de problèmes arithmétiques. L’intérêt de ces découvertes est double. D’une part, elles pourraient offrir de nouvelles interprétations quant à l’origine des difficultés d’apprentissage mathématique et des troubles dyscalculiques. D’autre part, elles encourageraient de nouvelles possibilités d’intervention qui, à l’aide d’un entrainement spatial, pourraient soutenir l’acquisition des mathématiques ou être intégrées dans une prise en charge destinée aux enfants présentant des difficultés d’apprentissage mathématique. Toutefois, la littérature ne dispose encore que de données incomplètes. En effet, la rotation mentale n’est prise que rarement dans sa globalité, alors qu’elle fait partie d’un ensemble de processus d’une même fonction cognitive : l’imagerie mentale visuelle. Elle se compose en réalité de la « génération », la « maintenance », l’« inspection » et la « transformation ». En conséquence, pour enrichir les connaissances actuelles, il reste nécessaire d’investiguer les liens éventuels qui unissent les autres processus d’imagerie mentale et les habilités de résolution de calculs. Ceci dans le but de déterminer si les autres composantes d’imagerie mentale amènent les mêmes bénéfices que la rotation mentale. Dans la présente étude, 64 enfants tout-venant âgés de 8 à 12 ans ont été recrutés. Leurs performances arithmétiques et visuospatiales ont été évaluées lors d’une première phase de screening. Ceci a permis de les repartir en deux groupes expérimentaux (l’un présentant des faiblesses arithmétques, l’autre des faiblesses visuospatiales) et un groupe contrôle. Une seonde phase de testing a ensuite permis de recueillir les performances de ces enfants aux différentes tâches d’imagerie mentale. Dans un premier temps, les performances arithmétiques et les performances d’imagerie mentale ont été analysées afin de dégager d’éventuels liens entre ces deux domaines. Le type d’opération a également été étudié afin de déterminer si le degré d’association pouvait différer en fonction du niveau de maîtrise des 4 opérations. Dans un second temps, les différents groupes de sujets ont été comparés afin de déterminer si le profil « arithmétique » ou « visuospatial » permettaient d’expliquer leurs performances aux tâches d’imagerie mentale. Les principales conclusions semblent indiquer que l’implication de la génération d’images mentales ainsi que certains processus de transformation mentale sont importants dans la résolution de calculs, indépendamment du type de l’opération. Ces résultats sont discutés sur base du cadre théorique de la modélisation spatiale, selon lequel les processus d’imagerie mentale visuelle aident à visualiser les calculs et leurs relations, et opérer des manipulations sur ceux-ci. Nos résultats nuancent la portée de certaines interprétations soutenues par ce modèle conceptuel.