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L'effort mental est-il à l'origine de la fatigue cognitive chez les patients cérébrolésés ?
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- Le symptôme de fatigue mentale n’est pas un phénomène rare chez des patients cérébrolésés. Pourtant, la fatigue est un phénomène normal lorsqu’elle est limitée dans le temps et facilement remédiable par le sommeil. Elle devient pathologique lorsque les moyens compensatoires ne sont plus efficaces. Peu de corrélations entre les plaintes de fatigue mentale et ses effets comportementaux ont pu être observées. Une hypothèse explicative a alors été proposée : les patients doivent fournir un effort mental plus important que les sujets sains lors de la réalisation d’une tâche cognitive afin de compenser le dysfonctionnement de leur cerveau. Cet effort cognitif accru permettrait donc de maintenir leur performance au coût d’une sensation de fatigue mentale. Ainsi, l’objectif de cette étude est d’examiner si la fatigue mentale ressentie par les patients est liée positivement au coût de leur effort cognitif (H1). Pour ce faire, nous évaluerons via une expérience, la corrélation entre une mesure subjective de fatigue cognitive (questionnaire d’auto-évaluation MFI) et plusieurs mesures du coût de l’effort, à savoir des mesures comportementales, psychophysiologiques et anatomiques. Nous supposons donc également que les aires cérébrales impliquées dans la perception du coût de l’effort sont corrélées avec la fatigue mentale ainsi qu’avec les mesures du coût de l’effort (H2). A l’issue de l’étude engageant 31 patients cérébrolésés âgés de 19 à 81 ans, les résultats obtenus n’ont pu confirmer nos hypothèses. Nous avons évalué le coût de l’effort mental chez ces patients en nous basant sur l’effet de la difficulté de la tâche sur une série de variables comportementales, psychométriques et psychophysiologiques. Selon nos analyses, d’une part, les patients ayant un score élevé au questionnaire de fatigue ainsi qu’une plus grande fatigabilité, n’ont pas montrés d’effort mental plus important que les sujets ayant des scores faibles ; d’autre part, aucune relation avec une disruption des aires impliquées dans cette capacité n’a été mise en évidence et nous ne pouvons donc pas nous prononcer quant à son impact sur la sensation de fatigue. En conclusion, nos résultats, ne permettant pas de confirmer l’hypothèse de compensation, suggèrent que d’autres mécanismes sont en jeux. Cependant, le travail à faire est encore long pour clarifier la nature de la fatigue mentale et ses mécanismes sous-jacents. Il est donc nécessaire de poursuivre la recherche sur ce sujet dans le but de parvenir à objectiver la plainte des patients afin qu’ils puissent se sentir reconnus dans leur souffrance.