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Surveillance à base communautaire comme moyen de contention de la maladie à virus Ebola, d’août 2018 à juin 2020 : perceptions des acteurs de la zone de santé de Beni/Province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo
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- Contexte : La République Démocratique du Congo a connu sa dixième épidémie d’Ebola en août 2018 dans la province du Nord-Kivu. Cette épidémie a fait 2299 décès et 1162 guéris sur un total de 3481cas confirmés et probables. Ajoutons à cela une vingtaine de personnes perdues de vue. Le Nord-Kivu est l’une des provinces les plus peuplées de la République Démocratique du Congo. Elle connait, depuis environ une vingtaine d’années, des poches d’insécurité dues aux conflits armés entre les groupes rebelles, les forces armées et les militants attaquant les civils. Cette situation entraine le déplacement de personnes issues de la province vers des zones plus sécurisées. Cette insécurité constitue une des causes d’interruption des activités de la riposte contre Ebola. En effet, elle a engendré une méfiance de la population envers les autorités locales, nationales et les partenaires internationaux, laquelle a eu pour conséquence une mauvaise collaboration dans les activités de surveillance communautaire. La surveillance à base communautaire est l’un des piliers essentiels de la réponse à la maladie à virus Ebola. Elle permet « la détection et le signalement d’évènement sanitaires publics importants au sein d’une communauté par les membres de la communauté », c’est une collecte des données provenant de la communauté. Cette surveillance à base communautaire a-t-elle permis de contenir la maladie à virus Ebola ? Notre étude vise à mettre en évidence la nécessité de l’engagement communautaire dans la gestion des maladies infectieuses à potentiel épidémique. Méthodologie : Nous avons mené une étude qualitative auprès de différents acteurs impliqués dans les activités de la surveillance à base communautaire. Pour ce faire, nous avons réalisé des entretiens semi-directifs à l’aide de trois guides d’entretien adressés à sept (7) professionnels de la santé, sept (7) relais communautaires et sept (7) membres de la communauté. Nous avons procédé à une analyse thématique pour l’analyse des données recueillies. Résultats : Vingt et une (21) personnes ont répondu à l’entretien. Ces entretiens se sont déroulés du 8 au 22 mai 2023. Les questions posées portaient sur la présentation de l’interviewé, sa connaissance de la MVE, son expérience de la MVE et son expérience de la surveillance à base communautaire. Conclusion : La prévention de la maladie à virus Ebola à travers la surveillance à base communautaire est un moyen efficace de contention de la MVE. Cette étude nous a permis de documenter la nécessité de l’engagement communautaire dans la contention de la maladie à virus Ebola ainsi que la réduction des contaminations au cours d’une maladie à virus Ebola. Certains facteurs faisant barrière à l’engagement communautaire ont été décelés. Parmi ceux-ci, nous retrouvons entre autres les croyances culturelles, la stigmatisation, l’insécurité et l’injustice sociale. Mots clés : surveillance à base communautaire, maladie à virus Ebola, perception des acteurs, conflits armées, Nord Kivu, République Démocratique du Congo.