La démocratie financiarisée. Les urnes à l’épreuve du marché : élection présidentielle française de 2017 et risque politique.

Details

Supervisors

Ferreras, Isabelle ; Lemoine, Benjamin

Faculty

Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication

Degree label

Master [120] en sciences politiques

Abstract

Ce travail entend questionner l’effectivité du processus démocratique de la représentation au moment où les sociétés de l’Union Européenne connaissent, depuis quelques décennies, une dynamique de financiarisation. Insistant sur l’importance de la monnaie comme vecteur de la réalisation des choix démocratiques, la dépendance structurelle d’une majorité d’États de l’Union Européenne aux marchés financiers pour financer leurs besoins de financement pose question. En analysant les réactions des acteurs du marché obligataire pendant l'élection présidentielle française de 2017, nous proposons de jeter un regard sur ce qui apparait comme une double détermination de l’action publique : celle par les urnes et l’autre par les taux d’intérêts. Nos résultats soulignent la réalité d'une concurrence entre le corps politique constitutionnel et les investisseurs du marché pour l’orientation des politiques publiques. Prenant le marché comme une institution où se jouent des décisions et des actions contraignantes pour la collectivité, nous le caractérisons selon des catégories permettant de le mettre en comparaison avec l’institution de la représentation. Les conclusions conceptuelles auxquelles cette recherche arrive, plaident pour une reformulation de la représentation dans le cadre de la financiarisation, et pour l’amorçage d’une réflexion sur les mécanismes alternatifs de financement du secteur public.