Les représentations des enseignants à l'égard des difficultés d'apprentissage dans un contexte de changement de pratiques pédagogiques

Details

Supervisors

Letor, Caroline

Faculty

Faculté des sciences de l'éducation

Degree label

Master [120] en sciences de l'éducation

Abstract

A travers cette recherche, nous avons souhaité mettre en évidence les représentations des enseignants à l’égard des difficultés d’apprentissage spécifiquement celles des enseignants modifiant leurs pratiques. Cette recherche s’appuie sur les interviews d’enseignants exerçant au sein d’établissements en encadrement différencié et ayant modifié leurs pratiques pédagogiques. Quatre objectifs principaux ont guidé l’élaboration de ce travail : définir les représentations des enseignants à l’égard de facteurs concourant à la construction de difficultés d’apprentissage, déterminer les deuils (ou les non deuils) de représentations pouvant être à l’origine de certains changements de pratiques, spécifier les actions légitimées par les enseignants sur lesquelles ceux-ci peuvent fonder certains changements de pratiques ainsi que préciser les problèmes d’agencement rencontrés lors de la mise en place de ceux-ci. Nous avions émis l’hypothèse que les enseignants, étant dans une démarche de changements, attribueraient une part des difficultés scolaires à leurs propres pratiques pédagogiques non à des facteurs externes non contrôlables tels que l’environnement ou les caractéristiques propres à l’élève. Pour répondre à nos objectifs de recherche, nous avons mené une enquête qualitative s’appuyant sur les entretiens de neuf enseignants issus de quatre établissements scolaires distincts. Les questions posées lors des entretiens abordaient particulièrement les thématiques de représentations et de changements de pratiques pédagogiques. Nos résultats ont mis en lumière quatre principaux constats. Tout d’abord, les enseignants ne semblent pas remettre en cause leurs pratiques pédagogiques mais semblent prendre la responsabilité de les gérer en modifiant certaines d’entre elles. Ce constat implique, selon nous, que des enseignants puissent effectuer des changements de pratiques pédagogiques afin de gérer les difficultés d’apprentissage tout en continuant à attribuer les causes de celles-ci à des facteurs externes. Ensuite, nous constatons que les enseignants semblent envisager d’effectuer des changements de pratiques sans pour autant faire le deuil de certaines représentations qui sous-tendent ce changement de pratiques. Notre analyse révèle également que les enseignants semblent fonder la majorité de leur changement de pratiques sur des actions auxquelles ceux-ci accordent principalement une légitimité pragmatique et/ou affective. Pour finir, les enseignants semblent adhérer aux valeurs de certaines sollicitations institutionnelles non à d’autres, les plaçant de ce fait dans une position de décalage (tension). Cette position semble freiner (ou même bloquer) la mise en place de certains changements de pratiques. Nous supposons également que le rôle d’intermédiaire joué par les directions (pouvoir régulateur – enseignants) et le degré de compréhension de ceux-ci à l’égard des finalités de certaines sollicitations institutionnelles semblent pouvoir jouer en faveur et/ou en défaveur de la mise en place de modifications de pratiques pédagogiques. Ce travail de recherche ouvre de nombreuses perspectives ultérieures en termes de travaux de recherche.