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Bergiers210918002022.pdf
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- En mai 2020, le meurtre de Georges Floyd aux États-Unis avait rouvert un peu partout dans le monde les plaies des périodes coloniales. La Belgique ne faisant pas exception, une dizaine de milliers de Belges s’étaient rassemblés à Bruxelles pour manifester contre le racisme, et avaient réclamé le déboulonnement de toutes les statues à la gloire de la période coloniale de l’espace public. Partant du constat que le passé colonial belge reste problématique en Belgique, nous avons voulu comprendre les mécanismes par lesquels le racisme lié à la période coloniale persistait, 60 ans après l’indépendance du Congo. Ce travail vise à proposer des pistes de réflexion sur les conditions de possibilité d’un véritable travail de réconciliation afin d’espérer améliorer les relations entre les générations futures. Nous partons de l’hypothèse que les stéréotypes hérités de la période coloniale sont toujours présents dans les représentations des uns et des autres, et que cette situation est la conséquence d’une mauvaise gestion de la mémoire collective et de l’absence d’un vrai travail de mémoire. Pour infirmer ou confirmer notre hypothèse, nous avons mobilisé la théorie de l’identité sociale de Tajfel et Turner et le concept de « mémoire collective » de Maurice Halbwachs. La théorie de l’identité sociale nous a permis de comprendre que la catégorisation qui s’est faite durant la période coloniale, imposée par les Belges aux Congolais, a assigné une identité positive aux Belges et une identité négative aux Congolais. Le concept de « mémoire collective », dans sa dimension officielle nous a permis de comprendre les mécanismes sous-jacents à la transmission d’une mémoire, à la nécessité du devoir de mémoire et à nous interroger sur la provenance et la temporalité des appels à la réconciliation. En effet, contrairement à l’histoire, la mémoire évolue au fil du temps et peut être manipulée au gré des intérêts des pays. Au terme de notre travail, nous avons pu établir qu’il existe effectivement un vide ou presque dans l’offre pédagogique concernant l’histoire du passé colonial belge au Congo dans l’enseignement de la fédération Wallonie Bruxelles, et pour le peu qu’il y a, le choix des thèmes sont orientés de façon à conserver une identité sociale positive aux générations belges actuelles et futures. Nous recommandons que ce passé soit enseigné de manière obligatoire dans le secondaire, sur base de référentiels rédigés en concertation entre les historiens congolais et belges. En parallèle, nous sommes d’avis que la réconciliation ne peut être possible qu’après une reconnaissance officielle des souffrances causées et une indemnité financière.