Les antioxydants, à utiliser sans modération ?

Details

Supervisors

Leclercq, Joëlle

Faculty

Faculté de pharmacie et des sciences biomédicales

Degree label

Master [120] en sciences pharmaceutiques, à finalité spécialisée

Abstract

Un excès de stress oxydatif semble être à la base du cancer, des maladies cardiovasculaires, des maladies neurodégénératives et certaines maladies inflammatoires. Or, les antioxydants ont la capacité de le neutraliser et plusieurs études observationnelles ont démontré un effet positif d’une consommation importante en antioxydants. Dès lors, existe-t-il un intérêt à consommer les antioxydants sous forme de suppléments et en grande quantité ? Ce travail se concentre sur les données d’études cliniques et méta-analyse concernant les vitamines A, C, E, le β - carotène, la lutéine, la zéaxanthine, le sélénium et le zinc dans les domaines des maladies cardiovasculaires, des cancers, de la cataracte et de la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Les données rassemblées les montrent peu efficaces dans la prévention des cancers et des maladies cardiovasculaires. Le β - carotène a même montré des effets néfastes, surtout chez les fumeurs. Certaines données sur la vitamine E sont contradictoires à propos de son utilisation dans la prévention des maladies cardiovasculaires et du cancer de la prostate. L’effet de la vitamine E semble également néfaste à haute dose du point de vue de la mortalité. Quelques effets bénéfiques des antioxydants ont cependant été rapportés. Ainsi, ils ralentissent la progression de la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Ils sont également efficaces contre certains cancers dans des populations ayant un statut faible en antioxydants. Ces résultats inattendus pourraient s’expliquer par des facteurs confondants ou par des associations erronées dans les études observationnelles ayant conclu à leur efficacité. Ils pourraient aussi être dus à une supplémentation trop courte ou commencée trop tard dans les études cliniques. La perturbation d’équilibres biologiques par des hautes doses en antioxydants est également à envisager. Il apparait donc qu’il faut viser un juste milieu et que le meilleur moyen d’en consommer semble être via une alimentation saine.