Quelles sont les normes déontologiques et les valeurs éthiques qui régissent le partage de données confidentielles chez les psychologues en Belgique dans la période de début 2022 à ce jour ?

Details

Supervisors

Willemsen, Jochem

Faculty

Faculté de psychologie, logopédie, sexologie et des sciences de la famille

Degree label

Master [120] en sciences psychologiques, à finalité spécialisée

Abstract

Ce mémoire explore les normes déontologiques et les valeurs éthiques qui régissent le partage de données confidentielles chez les psychologues de Belgique entre 2022 et aujourd’hui. Ce domaine de recherche s’inscrit dans un contexte actuel où les enjeux de confidentialité et de respect du secret professionnel sont en plein essor dans le domaine de la psychologie. Un questionnaire a été diffusé auprès des psychologues belges (francophones et néerlandophones) auquel ils pouvaient répondre anonymement. Les résultats ont été analysés de manière descriptive pour comprendre les tendances générales et de manière inférentielle afin de comparer certaines variables entre elles. Les résultats montrent que la valeur éthique dominante lorsqu’il y a un partage de données confidentielles est le respect de l’intimité et de l’intégrité du client, d’autant plus quand le psychologue possède l’agrément de clinicien. En ce qui concerne les conditions du secret professionnel partagé, les psychologues les respectent moyennement. Les psychologues ressentent parfois de la pression quant au partage de données confidentielles de leurs clients. Lorsqu’il y a de la pression, elle est majoritairement exercée par les professionnels des soins de santé (non-psychologues), le cadre institutionnel ou la famille du client. Les résultats soulignent également un manque de clarté dans les cadres légaux et déontologiques du partage de données confidentielles. Cependant, une bonne cohérence a été observée entre les pratiques des psychologues et les exigences abordées dans les articles 14 de l’arrêté royal du 2 avril 2014 qui fixe les règles de déontologie du psychologue et les articles 36, 37 et 38 de la loi Qualité (loi du 22 avril 2019 relative à la qualité de la pratique des soins de santé). Cela est vrai pour les psychologues cliniciens et les psychologues non-cliniciens. Enfin, le support dossier patient informatisé est moyennement utilisé pour le partage de données confidentielles, il est surtout utilisé par les institutions semi-résidentielles ou résidentielles incluant les hopitaux. Cette tendance va probablement évoluer lorsque l’arrêté royal fixera les modalités pratiques de la loi Qualité. Ces résultats ouvrent la voie à des réflexions sur le secret professionnel partagé et sur la confidentialité dans un domaine professionnel en évolution qu’est la psychologie. Les travaux de Nouwynck (2022), Monnoye (2021), Merveille & Ben Messaoud (2023), Fisher (2013) sont des sources-clés pour cette recherche, nous offrant une base solide pour comprendre les enjeux actuels et futurs. Le site de la Commission des Psychologues ainsi que les webinaires organisés par la Ligue Bruxelloise pour la Santé Mentale en 2021 et 2022 nous ont également éclairé à ce sujet.