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Faire lever les devenirs : du problème de la pensée non-programmatique chez Gilles Deleuze
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- Dans une petite incise disponible dans ses Pourparlers, Deleuze appelait vivement à « faire lever les devenirs ». Si, d’emblée, cette formule a de quoi nous laisser perplexe, il nous semble crucial de démontrer qu’elle relève d’une logique plus complexe et d’une exigence plus ambitieuse qu’il n’y paraît, à tel point que nous pensons avoir décelé dans la philosophie critique et clinique de Deleuze la recherche persistante des moyens d’en rendre compte et d’en être à la hauteur. Notre thèse directrice sera donc la suivante : « faire lever les devenirs » suppose que ces moyens soient créés, à travers des modes d’existence, de pensée et d’action aptes à y répondre, à les affirmer. Or, cette dignité se révèlera être le propre d’une pensée intempestive qui, à bien des égards, n’est pas étrangère aux logiques insurrectionnelles qui se proposent de penser et d’agir en leur temps, contre leur temps, en faveur de temps à venir. Si bien que la philosophie de Deleuze, loin de congédier de sa démarche les problèmes qui se posent à tout pôle actif de luttes effectives, se propose au contraire de les inclure dans un rapport dynamique aux logiques mêmes de la pensée : son projet le plus général nous semble bien avoir été celui de chercher les moyens d’augmenter la puissance de penser et la puissance d’agir dans un rapport d’intensification mutuelle, sans pour autant préjuger de ce qui, dans ce rapport, serait susceptible d’émerger. Cette étude est, en outre, l’occasion de relever, chez Deleuze, l’exigence persistante d’un devenir-actif de la pensée et de l’agir, dont l’affinité se mesure à leur dynamique non-programmatique – celle qui, selon nous, préside à toute la démarche deleuzienne, ce que l’ensemble de ce mémoire ne cesse d’authentifier.