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Etude des processus de reliage dans l'intégration multimodale de la parole chez les enfants de niveau primaire
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- La parole est un signal à la fois auditif et visuel. L’importance du signal visuel a été maintes fois démontrée dans la littérature : l’écoute dans le bruit, la compréhension d’un contenu complexe ou d’une deuxième langue. Un paradigme souvent utilisé comme exemple d’intégration audiovisuel, est l’effet McGurk. Plusieurs auteurs se sont penchés sur cet effet et ont analysé les variables l’influençant. Nahorna (2013) a étudié le liage, capacité à fusionner les stimuli auditifs et visuels de la parole, en postulant l’existence d’un processus préalable à celui-ci et modulant son apparition. Ce processus serait capable de délier les informations audiovisuelles lorsqu’il détecte la présence d’un contexte incohérent (signaux auditifs et visuels dissociés) avant la cible. Nahorna (2013) a également étudié la capacité qu’ont les sujets à re-lier les informations audiovisuelles, déliées auparavant. Pour provoquer cet effet, Nahorna insère un reset (informations audiovisuelles concordantes) de durée variable après un contexte incohérent. A travers notre mémoire, nous souhaitons démontrer l’existence d’un reliage audiovisuel chez des enfants de primaire afin d’obtenir une perspective développementale qui complètera les résultats trouvés chez les adultes. Pour cela, nous avons testé des enfants de 2e primaire et de 5e primaire, dans deux écoles de Braine-l’Alleud. Nous les avons testés grâce au programme utilisé par Nahorna (2013) pour sa thèse, qui consistait en une tâche de type « monitoring » avec choix forcé. Avant d’obtenir nos résultats, nous avons établi quatre prédictions. La première était qu’il existe un effet de déliage plus fort chez les enfants que chez les adultes. La seconde était que les enfants devraient être capables de relier les informations audiovisuelles préalablement déliées grâce à l’insertion d’un reset avant la cible. La troisième hypothèse était qu’un contexte incohérent de 2 syllabes amènerait les enfants à percevoir moins d’effet McGurk qu’un contexte incohérent de 4 syllabes. Notre dernière hypothèse était qu’une différence entre les 2e et les 5e primaire devrait être observée au niveau de leur capacité de reliage des informations audiovisuelles. Nos prédictions ne se sont pas vérifiées. Nous n’avons su prouver ni l’existence d’un déliage, ni d’un reliage des informations audiovisuelles. La durée du contexte incohérent ne semble pas influencer le pourcentage d’effet McGurk perçu. Nous n’avons pas observé de différence de capacité de reliage entre les 2e et les 5e primaire. Néanmoins, certains aspects méthodologiques pourraient être améliorés et permettre, peut-être, l’apparition de résultats concluants dans une prochaine expérience.