No Thumbnail Available

Les pauses d’activité physique (PAPS) à l’école primaire : étude multidimensionnelle de faisabilité

(2017)

Files

Cloes_86501400_2017.pdf
  • UCLouvain restricted access
  • Adobe PDF
  • 3.64 MB

Details

Supervisors
Faculty
Degree label
Abstract
En Belgique et à travers le monde, les jeunes ont un faible niveau d’activité physique et un taux de comportements sédentaires très élevé (Wijtzes et al., 2016). Comme les enfants passent la majorité de leur temps éveillé en environnement scolaire, l’école joue un rôle central en matière de promotion d’activité physique (Mahar et al., 2006 ; Rasberry et al., 2011 ; Delk, Springer, Kelder, & Grayless, 2014). Les établissements peuvent ainsi intervenir sur six dimensions afin de rendre la journée scolaire plus active (Snyers et al., 2014 ; Bassett et al., 2013). L’une d’elles consiste à faire bouger les enfants en classe lors de pauses actives. En plus d’augmenter significativement le taux d’activité physique quotidien (Whitt-Glover et al., 2011 ; Wadsworth et al., 2012 ; Carlson et al., 2015) ces pauses auraient des bénéfices sur les apprentissages scolaires (Mahar et al., 2006; Whitt-Glover et al., 2011 ; Ma, Mare, et Gurd, 2014). Dans le cadre de cette étude s’inscrivant au croisement des domaines de recherche en Sciences de l’Éducation et en Sciences de la Motricité, nous avons testé la faisabilité de la mise en place d’un dispositif de pauses d’activité physique scolaires (PAPS) de manière quotidienne dans 23 classes du premier cycle de l’enseignement primaire en région liégeoise. Les données, récoltées principalement par questionnaires et par un journal de bord, ont été traitées par une approche méthodologique mixte afin de répondre aux trois questions suivantes : Quelle est la mise en œuvre réelle des PAPS tout au long de l'année scolaire ? Quels facteurs distinguent les enseignants qui continuent de ceux qui arrêtent ? Quels sont les freins et leviers à la mise en place quotidienne des PAPS ? L’analyse des données récoltées montre que deux tiers des enseignants présents à la formation initiale mise en place pour les aider à proposer des PAPS dans leurs classes ont poursuivi l’utilisation de celles-ci jusqu’à la fin de l’année scolaire. Face à l’innovation proposée, non pas trois (Marsollier, 2002) mais quatre profils d’enseignants ont pu être dégagés : les « Innovateurs », s’appropriant la pratique en profondeur et inventant de nouvelles activités ; les « Investis », appliquant le dispositif tel qu’il a été proposé ; les « Prudents », démontrant une certaine distance par rapport à l’innovation et les « Désengagés » ayant abandonné les PAPS avant le terme du projet. Les facteurs différenciant les profils sont liés à l’école et à l’individu. Le nombre d’élèves, le niveau d’enseignement et la perception de la difficulté de la classe ne semblent pas exercer d’influence sur l’implication des enseignants. La perception des freins et des apports diffère également selon les profils. Les freins à l’innovation identifiés sont le manque de temps, le manque de connaissances informatiques et l’identification de problèmes de discipline avec les élèves. Les apports identifiés par les plus assidus sont le plaisir de l’enfant, un impact positif sur l’attention et un bénéfice pour l’ambiance de groupe. Enfin, de manière inattendue, les instituteurs ont favorisé la version traditionnelle de l’innovation et la plupart ont évité la version informatisée. Cette expérience montre que la mise en place régulière de pauses d’activité physique scolaires dans les classes belges francophones est faisable. Le modèle « Projet PAPS » construit grâce aux résultats de cette étude et enrichi grâce aux dix conditions pour favoriser les innovations de Ducros et Finkelstein (1990), visera le développement d’une telle initiative à plus large échelle. Celui-ci devra être testé afin de vérifier son efficacité à réduire le nombre d’abandons.