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Approches sociologiques des tribunaux ecclésiastiques en Belgique francophone

(2020)

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Il existe en Belgique francophone, deux tribunaux ecclésiastiques, de première et de seconde instance, siégeant respectivement à Namur et à Tournai. Si théoriquement ces tribunaux ont une large compétence, en pratique celle-ci se réduit au traitement des contentieux matrimoniaux. Malgré la montée croissante de la sécularisation et la baisse des pratiques religieuses, les statistiques de ces tribunaux témoignent d’une stabilité quant au nombre des requêtes en nullité de mariage qu’ils reçoivent. Comment comprendre et expliquer cette stabilité ? telle est la question à laquelle notre étude entend répondre. L’enjeu à cet égard est de comprendre la fonction sociale des tribunaux ecclésiastiques et les représentations que s’en font aussi bien les requérants que les professionnels de la justice ecclésiale en Belgique francophone. Dans cette recherche, nous avons croisé deux paradigmes : le paradigme fonctionnaliste, utilisé pour l’interprétation des récits des juges, et la théorie transactionnelle, qui nous a inspiré pour l’interprétation des récits biographiques des requérants. Ce croisement nous a permis de saisir les écarts de compréhension qu’il y a entre ces deux catégories d’acteurs. Alors que les juges sont marqués par la différenciation fonctionnelle et reconnaissent à leur tribunal sa mission « pastorale », les requérants, poussés par des motivations transactionnelles, se représentent la religion et les tribunaux d’Église comme étant multifonctionnels. Ils attribuent à ces tribunaux des fonctions plus larges que celles que les juges nous ont indiquées lors de nos entretiens. Ces institutions judiciaires de l’Église deviennent ainsi des ressources que mobilisent les requérants confrontés à l’épreuve-défi et en quête de transaction identitaire.