La socialisation des adolescents : complémentarités et concurrences des agents socialisateurs (parents, enseignants, éducateurs d'école, éducateurs de rue et policiers)

Details

Supervisors

Charlier, Jean-Emile

Faculty

Faculté des sciences de l'éducation

Degree label

Master [120] en sciences de l'éducation, à finalité spécialisée

Abstract

La socialisation est un processus qui articule logique consciente et inconsciente et englobe plusieurs instances de socialisation. Nous ne pouvons nier le niveau d’intervention différent de ces agents de socialisation et la procédure que chacun d’eux opère. Dans le cadre de ce mémoire, nous nous sommes intéressées aux enseignants, aux éducateurs de l’école, aux éducateurs de rue, aux policiers et aux adolescents. Notre question de recherche est la suivante : En partant du principe qu’ils participent tous au processus de socialisation d’un adolescent, comment s’articulent les rôles des différents agents socialisateurs ? Nous avons choisi d’utiliser le discours des agents socialisateurs et du socialisé comme point d’entrée à notre recherche. Afin d’y répondre, nous avons utilisé une méthode qualitative inductive, alimentant progressivement notre cadre théorique. Nous avons procédé à trente-trois entretiens compréhensifs et quatre focus groups permettant de mettre en avant le discours des différents participants. Nous avons procédé à quatre niveaux d’analyse : analyses verticales, analyses transversales, analyses croisées et analyses socialisés-socialisateurs. Les résultats nous ont permis de mettre en avant la variation de l’approche de l’agent socialisateur selon le temps (« ordinaire » et d’urgence). En temps « ordinaire », l’approche se veut plus individualiste. D’abord, chaque agent socialisateur se positionne en tant que bon agent dans l’exercice de sa fonction. Ensuite, nous avons pu constater que chaque agent minimise le travail de ses collègues directs ainsi que celui des autres agents socialisateurs. Nos analyses croisées ont mis en exergue la présence de convergences et de divergences dans les discours des différents agents socialisateurs mettant en avant l’incertitude normative dans laquelle le socialisé est amené à naviguer. La dernière analyse a permis de comparer le discours des socialisés au regard des socialisateurs et de comprendre sa place au sein du processus de socialisation. Cependant, en temps d’urgence, l’approche se veut plus collaborative. En nous basant sur la théorie de Martuccelli (2005) selon laquelle le socialisé est acteur de sa propre socialisation, notre recherche nous a permis de la mettre à l’épreuve de manière empirique. La perspective envisagée pour la continuité de ce mémoire serait l’organisation d’une méthode d’analyse en groupe (Van Campenhoudt et al, 2021) permettant de réunir les agents socialisateurs et d’étudier de manière groupée la compréhension du processus de socialisation.