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Suivi à long terme des patients transplantés pour des métastases de tumeur neuroendocrine
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- Les tumeurs neuroendocrines (TNE) sont une pathologie rare mais dont l’incidence est en nette augmentation. À la suite d’une évolution insidieuse, les TNE sont fréquemment diagnostiquées à un stade déjà avancé, avec présence de métastases synchrones, localisées le plus souvent au niveau du foie. Dans ce cas, le seul traitement curatif qui existe est la résection chirurgicale de la tumeur principale et de la ou des métastases hépatiques. Malheureusement, ceci n’est réalisable que chez un faible pourcentage des patients. C’est pour ces patients que l’option d’une transplantation hépatique est envisageable si des critères d’éligibilité sont respectés. Nous avons identifié la totalité des patients ayant été transplantés en Belgique pour des métastases de TNE et nous sommes parvenus à récolter les données de 82%-89% de ces patients. Les données récoltées sont très variées. Nous nous sommes intéressés aux caractéristiques des patients, aux caractéristiques de la TNE primaire, aux données concernant la transplantation hépatique dont les complications post-opératoires et le traitements immunosuppresseurs. Nous avons également récolté les données concernant le suivi des patients, particulièrement en termes de mortalité et récidive tumorale. La majorité des patients transplantés de notre cohorte était de sexe masculin (77,4%, n=24) et l’âge moyen au moment du diagnostic de la TNE primaire était de 41,7 ans. La transplantation avait lieu en moyenne 5,3 ans plus tard lorsque les patients avaient 47 ans en moyenne. La localisation la plus fréquente de la TNE primaire était le pancréas (58,1%, n=18) suivi de l’intestin grêle (22,6%, n=7). Au niveau de notre cohorte multicentrique, nous avons une survie globale entre 5 et 10 ans de 60.55%, et 47.18% respectivement ainsi qu’une survie sans récidive tumorale entre 5 et 10 ans de 38.56% et 28.92%. Seize patients (51,6%) ont présenté des récidives de TNE après la transplantation hépatique. Les endroits les plus fréquents de récidive étaient les ganglions lymphatiques (29%, n=9), le foie (16,1%, n=6), les os (16,1%, n=5) et les poumons (12,9%, n=4). En deuxième lieu, nous avons voulu analyser la situation avec une perspective différente en analysant d’un côté les transplantations réalisées avant l’an 2010 et celles réalisées après. Nous avons pu observer une différence de survie globale à 5 ans entre les deux groupes (70% pour les patients transplantés après 2010 contre 56,25% pour ceux transplantés avant 2010) et également une différence statistiquement significative (p=0.0384) en termes de survie sans récidive à 5 ans (72,18% pour les patients greffés après 2010 contre 20% pour l’autre groupe). Il est intéressant à noter, qu’après l’année 2010, aucune récidive tumorale n’est venue se loger dans le greffon, contrairement à avant 2010 où 37,5% des récidives étaient hépatiques. La transplantation hépatique est une option envisageable pour les patients présentant des métastases de TNE non résécables. Il s’agit d’une thérapie avec un grand potentiel curatif si certains critères d’éligibilité sont respectés. En dernier, il est intéressant de se diriger de plus en plus vers la transplantation par donneur vivant en vue d’alléger la liste d’attente pour un foie cadavérique et vu les bons résultats rapportés dans la littérature et dans notre étude.