Entrer dans la lecture avec une approche Montessori au sein d’une école à indice socioéconomique faible : étude de la progression des apprentissages des élèves et de l’évolution des perceptions des enseignants.

Details

Supervisors

De Croix, Séverine

Faculty

Faculté des sciences de l'éducation

Degree label

Master [120] en sciences de l'éducation, à finalité spécialisée (horaire décalé)
Master [120] en sciences de l'éducation, à finalité spécialisée (horaire décalé)

Abstract

frCette recherche s’inscrit dans le champ de la sociodidactique et interroge le potentiel de la méthode Montessori pour contribuer à la réduction des inégalités scolaires, en particulier dans les écoles à indice socioéconomique faible (ISEF). Elle s’appuie sur différents travaux (Denervaud & Gentaz, 2015 ; Lillard, 2024 ; Leroy, 2022) qui mettent en avant les effets positifs de cette méthode pour les élèves défavorisés, bien que ces effets soient difficiles à mesurer objectivement. La question centrale est de savoir si l'introduction de la méthode Montessori pour l'apprentissage de la lecture peut aider les enseignants dans leur mission de réduction des inégalités scolaires. Pour essayer de répondre à cette question, une recherche quasi-expérimentale a été menée dans des écoles bruxelloises à ISEF. Trois enseignantes de troisième maternelle et une de première primaire ont été formées à l'utilisation du matériel Montessori, qu'elles ont intégré à leurs pratiques pendant quatre mois. L'évaluation de l’expérimentation a combiné des prétests et post-tests auprès de classes expérimentales et de groupes témoins ainsi que des entretiens semidirigés, dans une approche d’analyse mixte. Les résultats quantitatifs n’ont pas permis de valider l’hypothèse d’un effet globalement significatif. Toutefois, un gain relatif a été observé chez les élèves les plus faibles, et une différence significative a été relevée entre deux classes expérimentales, en lien avec la fidélité d’implémentation. Les données qualitatives révèlent que les enseignantes perçoivent la méthode comme motivante, mais ne l’associent pas spontanément à la lutte contre les inégalités, attribuant les difficultés scolaires à des facteurs externes, principalement familiaux (Grosjean & Michiels, 2022 ; Cèbe & Goigoux, 1999). Les limites méthodologiques telles que l’échantillon restreint, participation parfois contrainte, modifications du protocole, appellent à la prudence dans l’interprétation des résultats. Elles soulignent aussi l’importance d’un engagement volontaire, d’un accompagnement prolongé et d’une analyse fine des gestes professionnels (Goigoux, 2007) pour favoriser l’appropriation de pratiques pédagogiques innovantes. En perspective, une recherche longitudinale intégrant une phase d’observations préalable, suivie d’une expérimentation sur deux années, permettrait de mieux comprendre l’interaction entre méthode et pratiques enseignantes. L’approche proposée par Goigoux (2010), combinant pédagogie explicite et méthodes alternatives, pourrait enrichir l’usage de la méthode Montessori dans les contextes défavorisés.