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Mieux comprendre les raisons de la non-participation des femmes d’origine maghrébine aux campagnes de dépistage du cancer mammaire dans la région Bruxelloise : une analyse exploratoire des représentations culturelles de la maladie

(2020)

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Contenu : Dans la région Bruxelloise, les femmes d’origine maghrébine de la première génération ont des représentations culturelles sur le cancer du sein. L’objectif de la recherche est d’observer ces représentations pour mieux comprendre les freins et les leviers à la participation au dépistage. Méthode : Il s’agit d’une méthode qualitative. Deux observations participantes ont été réalisées auprès de douze femmes d’origine maghrébine et onze entretiens semi-directifs ont été effectués à la suite de ces observations. Les données ont été analysées par théorisation enracinée, sur base de catégories émergentes. Une démarche itérative a été privilégiée. L’ensemble des entretiens a été retranscrit dans leur intégralité. Résultats : Le cancer du sein associé à la mort génère des comportements provenant des représentations que les femmes se font de la maladie. Sur le plan social, la peur de la mort les conduit à éviter d'aborder le sujet du cancer du sein, désigné comme tabou. Ce comportement se manifeste aussi par l’influence de l’entourage sur leurs expériences partagées menant les femmes à être réticentes au dépistage. De plus, les priorités dans cette communauté sont portées sur leur rôle en tant que mère au sein de leur foyer, se préoccupant de la santé de leur famille avant la leur. Sur le plan culturel, les croyances religieuses occupent une place centrale dans leur quotidien. Ces croyances sont interprétées différemment par certaines, pensant que le dépistage pousse à rechercher la maladie avant même de présenter des symptômes. D'autres, considèrent avec fatalisme qu'elles n'ont pas le choix que d'y recourir et qu'il est de leur devoir de chercher refuge auprès de leur médecin généraliste qui selon elles, a toutes les connaissances requises. Sur le plan environnemental, les femmes maghrébines rencontrent des barrières qui les conduisent à négliger le dépistage. Parmi elles, les contraintes linguistiques, la présence d'un soignant du sexe masculin, la pudeur vis-à-vis de leur corps. L’étude montre que toutes ces représentations sont difficilement repérées par les professionnels de la santé, par manque de temps et par manque de connaissances des cultures maghrébines. Conclusion : Il est nécessaire aux professionnels de santé de prendre en considération la dimension culturelle de leur patientèle pour améliorer leur approche médicale.