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Hiroshi Sugimoto et la représentation de la nature : influence de la tradition artistique japonaise et du matérialisme dialectique de Friedrich Engels
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- Hiroshi Sugimoto (1948-), artiste japonais, réalise des séries photographiques qui sont le réceptacle de références visuelles et philosophiques diverses et historiquement éloignées. Dans le cadre de ce mémoire, la représentation de la nature dans quatre séries, les Pine Trees (2001), les Seascapes (1980-2002), les Five Elements (2011) et les Dioramas (1976-2012), est analysée selon deux références fondamentales : la culture japonaise traditionnelle et le matérialisme dialectique de Friedrich Engels (1820-1895) à travers l’essai Le rôle du travail dans la transformation du singe à l’homme, de 1876. La culture traditionnelle japonaise a été établie au IXe siècle et maintenue jusqu’à la fin du XIXe siècle. Dans les quatre séries citées, diverses conceptions et pratiques japonaises envers la nature sont couronnées d’une conception plus universelle de l’homme et de son histoire, influencée par l’essai d’Engels, tout en étant reliée au contexte de vie d’aujourd’hui. Dans les Pine Trees, Sugimoto reprend de la tradition japonaise un motif hautement codifié, c’est-à-dire le pin, le principe d’association d’un motif naturel à un lieu et la pratique de réappropriation de la représentation de la nature entre médiums contemporains ou de différentes époques. L’artiste fait de ce symbole japonais un exemple de la loi de l’interpénétration des contraires du matérialisme dialectique : le pin, symbole de longévité, devient associé à la finitude. Dans les Seascapes et les Five Elements, Sugimoto reprend le principe d’association de motifs naturels à un lieu et à un temps précis pour exprimer des pensées et des émotions, comme le feraient les artistes de la tradition japonaise. Ces pensées sont la réappropriation de conceptions sur l’évolution de l’homme d’après l’essai d’Engels. Dans les Dioramas, Sugimoto reprend la conception japonaise selon laquelle la nature est l’aboutissement des formes culturelles en photographiant les diorama-habitats de musées d’histoire naturelle. Il en accentue le caractère vivant mais représentatif, comme le voudrait la tradition japonaise. Néanmoins, Sugimoto en accentue aussi le caractère faux : ces dioramas sont des formes de non-nature. Dans les années 1990, il retrace l’origine génétique de l’homme en photographiant des dioramas de différentes étapes de la vie et de la race humaine, insufflant à la nature une dimension historique comme le conçoit Engels. La manière dont Sugimoto s’approprie formes esthétiques et concepts de cultures éloignées a pour conséquence de les vider partiellement de leur sens ou de les déformer. Ainsi, Sugimoto est un plasticien avant un théoricien, un créateur de formes esthétiques.