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Influence de la lisibilité de l’écriture manuscrite dans l’évaluation et le jugement des élèves - Dans quelle mesure intervient-elle chez les enseignants ?

(2023)

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Depuis près de cent ans, de nombreux chercheurs se sont penchés sur l’influence de la lisibilité de l’écriture manuscrite dans l’évaluation des travaux écrits. De nombreux résultats vont dans le même sens : une plus faible lisibilité induit une attribution de notes plus basses de la part des évaluateurs (James, 1927 ; Chase, 1968 ; Markham, 1976). Parmi les auteurs plus récents, Greifeneder et al. (2010), en plus de constater un effet similaire sur la perception de l’auteur présumé du texte, ont lié cet effet au phénomène de fluidité de traitement. Celui-ci représente la facilité ressentie lors d’une tâche cognitive (Reber & Greifeneder, 2017). Cependant, certaines recherches ont trouvé des résultats contradictoires vis-à-vis du biais de lisibilité (Massey, 1983). Ruusurvita et al. (2021) émettent l’hypothèse que les enseignants inhiberaient de manière spontanée ce biais, car ils sont conscients de son influence. Les objectifs de ce travail sont multiples. Le premier consiste à attester l’existence du biais de lisibilité sur l’évaluation d’un travail scolaire et sur le jugement exercé sur l’élève auteur du texte. Le second est, de manière exploratoire, de confirmer le lien entre fluidité de traitement et lisibilité d’une écriture. Enfin, le troisième et dernier objectif tente de faire la lumière sur l’inhibition spontanée des enseignants proposée par Ruusurvita et al. (2021). Une expérience en ligne a été menée auprès de 79 enseignants et de 64 individus n’exerçant pas cette profession. Ils ont dû procéder au parcours de deux essais rédigés avec des lisibilités variables et attribuer une note au contenu des textes et aux capacités de l’auteur présumé. Les résultats n’ont pas permis de montrer d’effet significatif de la part du biais de lisibilité, seul ou en interaction avec le fait d’être enseignant. Cependant, certaines limites présentent dans le dispositif semblent expliquer cette absence de résultats. En outre, les données ont permis de constater que les enseignants étaient systématiquement plus positifs dans l’évaluation des travaux et dans leur manière de juger les élèves, ce qui ouvre à d’autres perspectives de recherche.