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Quelle est l’attitude des médecins généralistes du grand Charleroi face à une hypothyroïdie fruste chez l’adulte en dehors de la grossesse ? Revue non systématique de la littérature, étude quantitative et approche réflexive
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- Contexte : En tant que médecin généraliste, nous sommes fréquemment confrontés aux hypothyroïdies frustes. Nous jouons donc un rôle important dans leur prise en charge. Quelle attitude adopter face à cette entité particulière ? Quelle est la pratique des médecins généralistes? Méthode : Pour évaluer la pratique des médecins généralistes de Charleroi face à une hypothyroïdie infraclinique chez l’adulte (en dehors de la grossesse), une étude quantitative a été réalisée. Une revue non systématique de la littérature a permis de comparer les résultats de cette étude avec les recommandations actuelles. Certains messages de bonne pratique sont rappelés. Une réflexion sur la réalité de la prise en charge de cette problématique et des perspectives sont également proposées. Résultats : Cette étude a permis d’évaluer les pratiques de 65 médecins. Les résultats suggèrent une tendance à un sur-dépistage de troubles thyroïdiens. Une prescription en partie adéquate (TSH puis T4L et anti-TPO) et en partie excessive en examens complémentaires lors du bilan (T3, échographie…). Divers arguments jouent en faveur de la mise en place d’un traitement dont le plus important reste le taux d’élévation de TSH (>10 mUI/L). Souvent la présence de symptômes, d’un goitre, d’anticorps ou de facteurs de risques cardiovasculaires influencent l’instauration d’une hormonothérapie. Lorsqu’un traitement est débuté, le suivi est réalisé dans un délais de 6 à 8 semaines par un tiers des médecins interrogés. Même si une attitude attentiste (abstention thérapeutique) est retenue, les praticiens ont tendance à contrôler plus rapidement que les 6 mois préconisés. Discussion : Le risque est de surdiagnostiquer une entité dont les avantages d’un traitement à long terme sont encore mal connus. La littérature actuelle ne montre pas de bénéfice significatif au niveau de la qualité de vie ou de la symptomatologie sous traitement. Les données manquent pour pouvoir conclure à une potentielle plus-value d’une hormonothérapie en terme de morbi-mortalité cardiovasculaire. La décision du traitement repose sur un équilibre fragile entre le potentiel bénéfice de la thérapie et le risque d’un surtraitement. Conclusions : Cette étude montre une différence entre la pratique des médecins généralistes et les recommandations de bonne pratique. Il ne tient qu’à nous d’adapter notre prescription et d’améliorer la pertinence des soins concernant le dépistage des troubles thyroïdiens et la prise en charge des hypothyroïdies frustes.