Construction et restauration des nids d’hirondelles de fenêtre (Delichon urbicum) à Louvain-la-Neuve : utilité des bacs à boue. Une étude de la saison 2024

Details

Supervisors

Wesselingh, Renate A.

Faculty

Faculté des sciences

Degree label

Master [120] en biologie des organismes et écologie, à finalité approfondie

Abstract

L’hirondelle de fenêtre (Delichon urbicum) est un oiseau migrateur présent en Belgique lors de sa période de reproduction d’avril à début octobre. Ses populations sont en déclin en raison des nombreuses pressions qui marquent l’Anthropocène. Cette espèce construit des nids à partir de boue en général de texture « limon sableux » qu’elles sont capable de repérer grâce aux minéraux qui composent ces boues. Depuis plusieurs années, nottament à cause de l’urbanisation, cette « bonne » boue vient à manquer ce qui contraint les hirondelles à utiliser une boue noire qui semble contenir beaucoup de matière organique et qui fournit une solidité et durabilité moindres. L’utilisation de ce matériau diminue la qualité des nids ce qui renforce les pressions sur les individus qui doivent fournir plus d’énergie afin de les réparer, énergie qui n’est donc pas investie dans la reproduction. Pour contrer ce manque, l’installation de bacs à boue pour leur fournir des matériaux de qualité est une solution. Cependant cette technique ne fonctionne pas à chaque fois. Depuis 2020 la colonie de Louvain-la-Neuve (LLN) utilise cette boue noire de « mauvaise » qualité. Cette étude tente d’améliorer la conservation de l’hirondelle de fenêtre en maintenant l’intégrité de la structure de son nid à travers la mise en place de bacs à boue de « bonne » qualité. Cette question est étudiée à travers l’analyse de trois thématiques : (1) Déterminer si les hirondelles de fenêtre utilisent les bacs de boue tout au long de la saison 2024 à LLN (2) Évaluer l’état final des nids naturels en fin de saison 2024 (3) Trouver la source et analyser la composition de la boue noire observée les années précédentes pour la construction des nids. Les réponses à ces trois thématiques sont : (1) Les hirondelles n’ont pas utilisé les bacs mais d’autres espèces les ont utilisés (2) 57% des nids ayant subi un changement d’état se sont dégradés (3) Les sites de collecte de boue noire se situent sur les toits en roofing et les interstices des tuiles en ardoise. Cette boue noire est le résultat d’accumulation de poussières minérales et organiques avec une proportion de matière organique en moyenne neuf fois et demie plus importante que les « bonnes » boues des terres de la région. Cette matière organique est six fois plus présente dans les nids avec de la « mauvaise » boue noire que dans ceux avec de la « bonne » boue. Plus un nid est construit avec une boue contenant de la matière organique moins il est solide. On note à ce propos que les nids les plus fragiles construits avec de la « mauvaise » boue noire sont de texture « limon fin » et contiennent plus de grains de taille entre 45 et 150 μm alors que les bons nids sont de texture « limon-sableuse ».