No Thumbnail Available
Vers la synthèse de ligands cannabinoïdes spécifiques du récepteur CB2 ; clonage et transfection stable du récepteur cannabinoïde périphérique dans des cellules mammaliennes
Files
Sonveaux_1998.pdf
UCLouvain restricted access - Adobe PDF
- 17.52 MB
Details
- Supervisors
- Faculty
- Degree label
- Abstract
- L’étude du Cannabis sativa var. indica, plante utilisée traditionnellement dans la médecine indienne a permis l’identification d’un principe actif psychotrope, le A9-THC. L’étude des relations structure-activité de la molécule aboutirent à la synthèse d’analogues de haute affinité qui, radiomarqués, permirent la localisation d’un récepteur cannabinoïde central, CB1. Des études effectuées parallèlement sur la pravadoline, un aminoalkykindole, ont fourni des composés possédant également une grande affinité pour ce récepteur et un antagoniste qui lui est spécifique, le SR141716A. Suite à son séquençage, CB1 fut cloné, ce qui permit l’identification d’un ligand cannabinoïde éïcosanoïque endogène, l’anandamide. Un variant de CB1, appelé CB1A, a aussi été décrit. Un second récepteur cannabinoïde a été identifié dans les tissus périphériques. Ce récepteur CB2, presque exclusivement localisé dans les cellules immunitaires, a également été cloné et séquencé. La recherche de son ligand endogène en périphérie a permis la découverte du 2-arachidonylglycérol et du palmityléthanolamide. CB1 et CB2, qui offrent une affinité similaire pour la plupart des ligands cannabinoïdes connus sont couplés à des protéines Gi. Leur activation entraîne l’inhibition de l’activité d’une adénylate-cyclase, l’activation de MAP-kinases et l’inhibition de l’ouverture de canaux calciques. La baisse de la concentration d’AMPc, consécutive à l’inhibition d’une adénylate-cyclase, diminue d’une part l’activité de la protéine-kinase A (ce qui expliquerait le mécanisme de désensibilisation rapidement réversible des récepteurs cannabinoïdes) et, d’autre part, inhibe l’ouverture de canaux potassiques. L’activation des MAP-kinases engendre une diminution de la synthèse des prostaglandines et l’activation de facteurs contrôlant l’expression génomique avec pour conséquence périphériques une stimulation de l’activité mitogène. Les cannabinoïdes endogènes, par un mécanisme non CBl/CB2-dépendant, inhibent également l’ouverture d’un canal potassique, régulent les communications intercellulaires par les jonctions perforées et régulent de nombreuses enzymes par un mécanisme supposé de déstabilisation membranaire. L’inhibition des flux ioniques dépolarisants par les cannabinoïdes diminuerait la libération de neurotransmetteurs dans la fente synaptique au niveau central avec pour conséquence les effets pharmacologiques observés dans la médecine indienne. L’absence de cette régulation endogène serait responsable de la maladie neurodégénérative de Huntington. Au niveau périphérique, l’inhibition des flux ioniques engendre la diminution de la libération de sérotonine par les mastocytes et d’IL-2 par les lymphocytes T, ce qui entraîne une immunosuppression. Cette inhibition des mouvements ioniques pourrait également être impliquée dans la régulation de la pression sanguine. Les cannabinoïdes endogènes ayant joué leur rôle, il sont dégradés par l’anandamide-amidohydrolase et les produits de dégradations sont incorporés aux membranes. Leur libération in situ lors d’une nouvelle sollicitation du système cannabinoïde endogène est assurée par une phospholipase D ou une phospholipase A2. Les substrats de ces enzymes sont les phospholipides des membranes biologiques.