L'effet de distance numérique : étude comportementale et EEG

Details

Supervisors

Crollen, Virginie ; Marlair, Cathy

Faculty

Faculté de psychologie, logopédie, sexologie et des sciences de la famille

Degree label

Master [120] en logopédie, à finalité spécialisée

Abstract

Notre cerveau est capable de traiter les nombres malgré qu’ils puissent se présenter sous divers formats (constellations de points, configurations de doigts, nombres arabes, mots écrits). Cela serait rendu possible grâce à l’existence d’un centre cérébral dédié à un traitement abstrait et généralisé, capable d’extraire la magnitude indépendamment du format de présentation du nombre. Ce centre serait localisé au niveau des aires pariétales. Dernièrement cependant, ce postulat a été remis en question. Il a été suggéré que les constellations de points puissent faire l’objet d’un traitement précoce, de bas niveau, réalisé au niveau des aires visuelles. L’objectif de ce mémoire s’inscrit au cœur de ce débat. Par le biais de l’utilisation d’un paradigme combinant plusieurs formats de présentation au sein d’une même tâche, un niveau d’abstraction plus élevé a été requis de la part des sujets pour traiter les nombres. De cette façon, nous avons pu déterminer si le cerveau était capable d’extraire la magnitude indépendamment du format. À cette fin, la présence d’un effet de distance a été utilisée comme indicatrice d’un traitement de la magnitude. Cet effet réfère au fait qu’il soit plus facile de comparer deux nombres numériquement distants que deux nombres numériquement proches. Dans ce travail, il a été étudié au travers d’une tâche comportementale de comparaison numérique et d’une tâche de stimulation visuelle périodique rapide couplée à un enregistrement électroencéphalographique (EEG) auprès de 23 participants adultes. Au niveau EEG, une discrimination et une généralisation de la magnitude au travers des formats ont été observées, ainsi qu’une modulation de l’activité cérébrale au niveau pariétal droit en fonction de l’effet de distance. Ces observations étaient corrélées avec les résultats à la tâche de comparaison, durant laquelle les temps de réponse et les scores de précision étaient différents en fonction de la distance numérique. Ces résultats soutiennent l’idée d’une existence d’un centre cérébral capable d’extraire et de généraliser l’information numérique indépendamment de son format de présentation.