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Quand les hommes sort(ai)ent pour baiser - De la ritualisation des comportements de drague HsH au sein des espaces de sexualités récréatives humides aux terrains de chasse dématérialisés à l’ère du Covid-19

(2020)

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Les espaces de sexualités récréatives entre hommes participent grandement, au fil de l’histoire, à la fabrication de la culture homosexuelle et des comportements de drague qui en résultent. Le sauna gay, a historiquement été bafoué et dénoncé, notamment à travers son assignation à l’opprobre VIH, mais aussi parce qu’il est encore aujourd’hui considéré au sein de l’opinion public comme étant le théâtre d’une sexualité “sale”, “violente” et “dangereuse”. L’étude des saunas gays, soit des espaces de sexualités récréatives dits “humides” ont particulièrement suscité mon intérêt puisqu’ils se superposent à la ville de manière invisible, tout en étant extrêmement étendus et multipliés. Présentés aux yeux de toustes comme des espaces de détente, ils agissent en réalité secrètement comme des points de rencontre urbains entre hommes, emprunts d'une grande théâtralité. Ainsi, à travers une étude ethnographique en France et en Belgique sur ces terrains méconnus, nous nous attacherons à démontrer comment la spatialité des saunas gays motive les comportements de drague entre hommes, qui se révèlent extrêmement ritualisés. Alors que le contexte pandémie du Covid 19 a entraîné la fermeture brutale de ces espaces, les hommes adeptes des saunas ont ainsi dû composer avec des nouveaux territoires dématérialisés. Quel impact cette crise sanitaire a-t-elle eu sur les espaces virtuels de rencontres entre hommes ? Et comment ces derniers ont-ils modifié les rituels de drague effectifs ? Notre étude s'articulera ainsi à travers deux prismes comparés: les espaces physiques et virtuels dédiés aux sexualités récréatives. Ces hommes, en quête de rencontres sans lendemain, vont ainsi investir différentes strates spatiales, physiques ou virtuelles, venant se superposer à une ville hétéronormative où les pratiques de drague HsH se ritualisent et se singularisent dans l’ombre. Recreational sex spaces between men have played an important role in the creation of homosexual culture and the flirting behaviour throughout history. The gay sauna, has historically been flouted and denounced, especially through its assignment to the HIV opprobrium, but also because it's still considered today within the public opinion as the theater of a “dirty”, “violent” and “dangerous” sexuality. I was particularly interested in the study of gay saunas, which are recreational sexuality spaces known as “humid” because they overlap the city in an invisible way, while being extremely extensive and multiplied. Presented to everybody as spaces of relaxation, they actually act secretly as theatrical meeting points for men. Thus, through an ethnographic study in France and Belgium on these little-known places, we will try to demonstrate how the spatiality of gay saunas motivates the behavior of men's dredge, which are extremely ritualised. While the Covid-19 pandemic has resulted in the brutal closure of these spaces, men who use saunas have had to deal with new dematerialized territories. Which kind of impact has this health crisis had on the virtual spaces where men meet? And how did they alter the actual dredge rituals? Our study will thus be based on two comparative prisms: physical and virtual spaces dedicated to recreational sexualities. These men, who seek transient relationships, will thus invest different physical or virtual spatial strata, coming to superimpose themselves on a heteronormative city where the practices of HsH's dredge are ritualized and stand out behind the scenes.