No Thumbnail Available
Pour une réhabilitation du "feeling" comme principe éthique de soin en kinésithérapie.
Files
Delaunoy_Cedric_58921700_2020-2021.pdf
UCLouvain restricted access - Adobe PDF
- 428.47 KB
Details
- Supervisors
- Faculty
- Degree label
- Abstract
- L’éthique du soin considère comme une valeur l’efficience des soins réalisés quotidiennement par les kinésithérapeutes, à condition que cette efficience soit « evidence-based », fondée sur une observation quantitative et collective, et « humanity-based », mesurée en termes de bénéfices psychologiques, observables ou ressentis (Dupuis, 2013). La finalité de la relation de soin et son fondement l’empathie, par ce qu’elles supposent de sincérité soutenue et de confiance renouvelée, ouvrent un horizon anthropologique considérable. Le toucher est transitif (je suis touché quand je touche) et cette dimension du travail en kinésithérapie renforce la possibilité d’une compréhension partagée vraie. Malheureusement la dimension humaine des soignants qui se manifeste notamment par des manières chaleureuses et tranquillisantes fait souvent défaut dans l’exercice de la pratique clinique. L’humanité supposée des kinésithérapeutes, le feeling du praticien en tant que capacité à percevoir la nature singulière de chaque situation pour y répondre avec tact, s’amenuise au profit de l’application de normes et de règles dans un même mouvement qui tend à réduire la médecine à une pure objectivité scientifique. Que se passe-t-il qui entrave si résolument la sensibilité éthique des soignants qu’ils en perdent leur capacité empathique et approchent autrui de manière mécanique ? C’est ce que nous essaierons de dégager par l’analyse éthique de quelques vignettes cliniques qui relatent des situations vécues de violence ordinaire en milieu dit hospitalier, pour nous mener à redéfinir le “feeling” en tant que notion technique spécifique qui fait passer le professionnel d’un simple altruisme à une vraie compassion.