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« Femmes*, genre et assuétudes » : Ethnographie d’une recherche-action en marche vers une prise en compte du genre dans le champ des drogues
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- Les expériences de femmes* usagères de drogues restent largement méconnues ou réduites à des représentations stéréotypées et stigmatisantes. La recherche scientifique de même que les politiques en matière de drogues prennent peu en compte la spécificité de leurs situations, ou contribuent à développer des mesures répressives focalisées sur la grossesse et la maternité. Par conséquent, l’offre actuelle de services socio-sanitaires reste peu adaptée à la diversité des situations rencontrées sur le terrain. Néanmoins, l’émergence récente de recherches intégrant une perspective de genre dans l’étude des usages de drogues, ainsi que le développement d’initiatives de terrain favorisant les interactions avec des femmes* usagères de drogues, permettent d’améliorer les connaissances concernant leurs trajectoires sociales et leurs relations avec les services socio-sanitaires. Ces recherches et initiatives permettent notamment de souligner les violences multiples et les différentes formes de stigmatisation auxquelles sont confrontées ces femmes* au quotidien. Pour être soutenues au niveau institutionnel et politique, celles-ci doivent pouvoir être traduites dans un langage scientifique et neutralisé, en raison de la montée en puissance de formes néolibérales de gouvernance, qui reposent majoritairement sur des données probantes et sur des enquêtes statistiques. A partir d’une ethnographie d’une recherche-action portée par un collectif de chercheur·euse·s et de travailleur·euse·s de terrain, cette réflexion souligne la difficulté que pose la traduction de rapports de pouvoir et de dynamiques relationnelles dans un langage scientifique qui se veut objectif. Cependant, elle propose de nouvelles approches pour faire face à ces contraintes et permettant de soutenir le développement d’un nouveau narratif non-stigmatisant et plus proche des expériences vécues par les femmes* usagères de drogues.