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S’écrire pour se rendre sujet. Les pratiques auto-narratives à l’œuvre dans Terres frontalières/La frontera : La nouvelle mestiza de Gloria Anzaldúa, et Zami. une nouvelle façon d’écrire mon nom d’Audre Lorde
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- L’écriture intime peut-elle participer à faire émerger un sujet, une « conscience auto-définie » ? Bien plus : à quelles conditions cette pratique auto-narrative a-t-elle la capacité de faire émerger un sujet au pluriel : le sujet politique du féminisme ? Gloria Anzaldúa et Audre Lorde se font les éclaireuses de cette exploration, dans le contexte des théories féministes du positionnement et des pratiques discursives des Third World women writers. Le texte, mêlant apports théoriques et incises personnelles, se lit comme une invitation à mettre par-dessus tête le système de pensée binaire rationnel moderne, et à se détourner de la simplification de l’abstraction qui fige les identités. En donnant à voir des identités du seuil, sujets multiples conscients de leurs irréductibles différences, les récits composant le corpus font éclater le fantasme abstrait d’un collectif féministe soi-disant homogène. Tout en réhabilitant les dimensions spirituelles et corporelles comme sources légitimes de connaissance, leurs autrices incarnent des sujets féministes hybrides unies non par leurs ressemblances, mais par l’amour. Convaincues de la performativité du langage, elles inventent des récits qui dessinent les contours d’un futur toujours déjà-là, libéré de toutes les formes d’oppression. Can intimate writing contribute to the emergence of a subject, a "self-defined consciousness"? More than that: under what conditions does this self-narrative practice have the capacity to bring forth a subject in the plural: the political subject of feminism? Gloria Anzaldúa and Audre Lorde shed light on this exploration, in the context of feminist standpoint theories and the discursive practices of Third World women writers. Blending theoretical contributions and personal incisions, the text reads like an invitation to throw the modern rational binary system of thought over its head, and to turn away from the simplification of abstraction that freezes identities. By depicting threshold identities, multiple subjects aware of their irreducible differences, the stories that make up the corpus shatter the abstract fantasy of a supposedly homogeneous feminist collective. While rehabilitating spiritual and bodily dimensions as legitimate sources of knowledge, their authors embody hybrid feminist subjects united not by their similarities, but by love. Convinced of the performativity of language, they invent narratives that outline a future still already here, liberated from all forms of oppression.