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Composition et taille de la population de chevreuils (Capreolus capreolus L.) du Bois de Lauzelle : Pièges caméras et analyse génétique

(2024)

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L’expansion urbaine et la fragmentation des habitats qui en découle posent des défis majeurs pour la conservation de la biodiversité. La taille réduite et l’isolation accrue d’un fragment augmentent le risque d’extinction d’une population en limitant notamment la dispersion des individus et bloquant ainsi le flux de gènes. Ce mémoire examine la population de chevreuils européens (Capreolus capreolus L.) du Bois de Lauzelle, une zone forestière de 198 ha à proximité de Louvain-la-Neuve encerclée de routes rapides. C’est une espèce largement répandue en Europe et réputée pour sa plasticité comportementale. L’étude cherche à définir la densité de la population et déterminer si le bois est isolé. Pour ce faire, deux indicateurs sont étudiés : la potentielle dépression de consanguinité dans la population et la dispersion des individus. Deux approches sont utilisées. Tout d’abord, des pièges caméras ont été installés dans le bois entre février et septembre 2023, révélant ainsi une densité élevée de 27 chevreuils/km2. Parmi les caméras placées hors du bois, seuls deux sites ont capté des images de chevreuils, mais ces individus n’ont jamais été revus à l’intérieur du bois. De plus, trois collisions mortelles de chevreuils avec une voiture ont eu lieu durant l’étude. Ces différentes observations soutiennent l’hypothèse que les routes environnantes constituent une barrière de dispersion. Ensuite, un protocole d’analyse génétique rigoureux et fiable est développé en utilisant 14 loci microsatellites polymorphes, à partir d’échantillons de chair et de fèces de quatre individus. Les résultats indiquent une certaine consanguinité avec un coefficient Fis de 0.28 et un déficit en hétérozygotes dans les loci. Néanmoins, d’autres indicateurs, comme le nombre d’allèles partagés et le taux moyen d’homozygotie chez les individus montrent une diversité génétique encore suffisante pour maintenir la viabilité de la population à court terme. Bien que les indices pointent vers un isolement potentiel du Bois de Lauzelle et une certaine consanguinité, la population ne semble pas immédiatement menacée d’extinction. Pour confirmer ces observations, une étude génétique à plus grande échelle est nécessaire. Parmi les futures actions de conservation envisagées, la construction d’un pont écologique entre le Bois de Lauzelle et le Bois de Villers apparaît comme une solution prometteuse qui pourrait rétablir la connectivité et faciliter la dispersion des individus améliorant ainsi la résilience de la population. Urban sprawl and the resulting fragmentation pose major challenges to biodiversity conservation. The reduced size and increased isolation of a fragment increases the risk of population extinction, in particular by limiting the dispersal of individuals and thus blocking gene flow. This master thesis investigates the population of European roe deer (Capreolus capreolus L.) in the Bois de Lauzelle, a 198-hectare forested area near Louvain-la-Neuve surrounded by high-speed roads. It’s a species widely distributed in Europe and known for its behavioral plasticity. The study aims to define the population density and to determine whether the wood is isolated. To this end, two indicators will be studied: possible inbreeding depression in the population and dispersal of individuals. Two approaches were used to answer these questions. First, camera traps were installed between February and September 2023 to estimate population size and composition, revealing a high density of 27 deer/km2. Of the cameras placed outside the wood, only two sites captured images of deer, but these individuals were never seen inside the wood. In addition, three deer were killed in car collisions during the study. These observations suggest that the surrounding roads act as a barrier to dispersal. Next, a rigorous and reliable genetic analysis protocol was developed using 14 polymorphic microsatellite loci from tissue and fecal samples of four individuals. These results indicate a certain degree of inbreeding, with a Fis coefficient of 0.28 and a deficit of heterozygotes at all loci. However, other indicators, such as the number of shared alleles and the average homozygosity rate among individuals, show that genetic diversity is still sufficient to maintain the population's short-term viability. Although there is evidence of possible isolation of the Bois de Lauzelle and some inbreeding, the population does not appear to be in immediate danger of extinction. However, a larger-scale genetic study is needed to confirm these conclusions. Among the conservation measures envisaged for the future, the construction of an ecological bridge between the Bois de Lauzelle and the Bois de Villers seems to be a promising solution that could restore connectivity and facilitate individual dispersal, thus improving the population’s resilience.