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Évaluation des biais d’échantillonnage dans les données citoyennes sur les papillons de jour : cas du Parc National de la Semois et apport d’un protocole standardisé (eBMS)

(2025)

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La perte de biodiversité est l’une des limites planétaires les plus gravement dépassées. Parmi les taxons sensibles à cette érosion, les papillons de jour sont affectés par divers facteurs : la destruction et la fragmentation des habitats, l’utilisation de pesticides et les changements climatiques. En tant qu’espèces bioindicatrices, ils jouent un rôle essentiel dans l’évaluation de l’état de santé des écosystèmes. En Belgique, la plateforme citoyenne Observations.be constitue la plus grande source de données de biodiversité. Ces données ne suivent cependant pas forcément de protocole spécifique, souvent issues d’observations opportunistes, et peuvent donc être sujettes à des biais d’échantillonnage. Ce mémoire vise à évaluer les avantages des transects standardisés pour la conservation et à comparer ces données à celles d’Observations.be, afin d’identifier certains biais, leurs causes et effets sur les estimations d’abondance et de diversité des papillons, dans une région du Parc National de la Vallée de la Semois. La campagne de terrain s’est déroulée sur 14 sites ouverts du parc, sélectionnés dans des zones plus ou moins couvertes par les sciences citoyennes. Chaque site a été visité trois fois selon le protocole eBMS, via l’application "Butterfly Count", totalisant 846 observations pour 26 espèces. Les données standardisées ont permis une comparaison robuste entre sites, identifiant des zones riches en diversité ou abondance, même quand ils sont peu couverts par les sciences citoyennes. Leur portée spatiale, limitée aux sites visités, restreint toutefois leur usage pour la modélisation spatiale, mais elles offrent une base fiable pour valider les modèles issus des données citoyennes. L’analyse comparative a porté sur le biais taxonomique et l’hétérogénéité spatiale de la pression d’observation, dans la zone d’étude défini par l’empreinte des sites du terrain. Environ 30% des espèces observées sur le terrain étaient significativement sous- ou sur-représentées dans les données citoyennes. Une forte hétérogénéité spatiale a été relevée dans Observations.be, notamment autour des sites étudiés. Les variables significatives expliquant ces tendances incluaient la proximité des sentiers, la topographie et l’occupation du sol. Les modèles de présence/absence par espèce basés sur Observations.be tendaient à sous-prédire les présences. Ces résultats soulignent l’intérêt d’une approche combinant données standardisées et citoyennes. Une amélioration serait d’étendre la campagne standardisée à plus de sites ou sur une période plus longue, afin d’ajuster des modèles d’occupation adaptés aux transects. L’ajout de variables environnementales ou l’usage de modèles fondés uniquement sur les présences pourrait également renforcer la performance des modèles issus des données citoyennes.