No Thumbnail Available
La grippe espagnole en Belgique occupée (1918-1919) : analyse épidémiologique et étude de l’imaginaire et de la perception de l’épidémie à travers les carnets de guerre
Details
- Supervisors
- Faculty
- Degree label
- Abstract
- L’objet principal de ce mémoire était d’analyser la grippe espagnole en Belgique occupée durant les années 1918 et 1919. Nous possédions deux objectifs complémentaires : observer l’épidémiologie de la grippe et étudier l’imaginaire et la perception de la population. Deux types de sources ont donc été utilisées : les sources quantitatives – registres des décès des communes étudiées et registres des causes de décès par années – et les sources qualitatives composées de la presse de l’époque et de carnets intimes ou de journaux de guerre rédigés par 40 de diaristes. Ce travail est composé de plusieurs parties dont une étude chronologique et une analyse thématique. Au cours de l’étude chronologique, nous avons essayé d’examiner en profondeur les trois vagues de l’épidémie : la vague printanière, automnale et hivernale. Pour chacun de ces trois moments, des questions similaires ressortaient. Dans un premier temps, nous avons essayé de mettre à jour les origines de la grippe espagnole, supposées grâce aux données quantitatives et présumées par les diaristes, ainsi qu’un axe hypothétique de propagation de l’épidémie. Par l’intermédiaire de nos données chiffrées, nous pouvons supposer une propagation du sud-ouest vers le nord-est. Après avoir essayé de chiffrer la mortalité et la morbidité, nous avons constaté que ces deux caractéristiques modifient la perception de la population. Enfin, nous avons repris les populations dites à risque mentionnés par nos diaristes et nous avons essayé de vérifier leurs suppositions grâce aux sources quantitatives. Ensuite, nous avons essayé d’analyser les réactions de la société face à cette épidémie : Quelles réactions ont-pris les communes et l’occupant allemand ? Quelles réactions ont-eu les médecins face à cette maladie ? Enfin, à titre de conclusion, nous avons pu constater que la perte d’influence de l’épidémie se faisait sur le même axe géographique que l’hypothétique propagation. Au cours de la deuxième partie, plusieurs thématiques ont été étudiées. Dans un premier temps, nous avons analysé les conditions de vie et de transport des évacués français et nous avons pu constater que celles-ci étaient déplorables et expliquaient pourquoi ces civils ont été largement touchés par la grippe. Ensuite, nous nous sommes concentré sur le deuil et l’influence de la maladie sur l’expression de ce dernier. Le caractère rapide et le fait qu’elle touche principalement les plus jeunes ont frappé les diaristes. La surmortalité a également empêché le bon respect des rites funéraires : par exemple, des tranchées communes ont été réalisées. À cause de cette surmortalité, les communes ou les organisations privées responsables des enterrements ont adapté quelque peu leurs réponses. Enfin, nous avons étudié la perception de la maladie par les diaristes et notamment l’évolution du langage accompagnant la maladie. Nous avons pu constater que celui-ci acquiert un degré de gravité plus important entre la première et la deuxième vague. Ce degré de gravité plus important est également remarquable au sein de la deuxième vague.